Le restaurateur suspecté de tenir « un bar clandestin »
À l’origine de cette affaire, une découverte suspecte des policiers en patrouille à Dinan, le 28 juillet 2016. Il est 00 h 30 quand ils sont intrigués par une enseigne de restauration rapide, normalement fermée à cette heure-là. Les policiers entendent des bruits suspects et aperçoivent de la lumière. Dans une pièce encore ouverte, séparée du restaurant par un rideau, ils découvrent trois personnes accoudées à un comptoir. Sur ce dernier, on peut voir des bouteilles d’alcool et une tireuse à bière.
Une pièce ambiguë
« Je ne savais pas quoi faire de cette pièce quand j’ai acheté le restaurant. Au début, je souhaitais y dormir ». La pièce, trop petite pour accueillir des tables du restaurant, a été transformée en bar, pour les clients du restaurant uniquement, selon le prévenu.
« Un bar clandestin » ?
Ce qui est reproché au restaurateur, c’est la vente de débit de boissons sans déclaration ou autorisation préalable. La pièce en question a été considérée comme « un bar clandestin » par les policiers, car le restaurant était lui fermé. « Les verres étaient vides, nous étions entre amis, ce n’étaient pas des clients » , le prévenu ne manque pas de le rappeler, mais la procureur est catégorique : « Il joue sur les mots » . Dans cette pièce, certes aucune caisse enregistreuse, mais un petit carnet, dans lequel on retrouve une comptabilité manuelle avec des prénoms. En d’autres termes, des crédits accordés aux personnes présentes. Ce n’est pas juste une soirée entre amis et cette pratique constitue une infraction. Cet ancien barman ne détient pas de licence pour un bar, mais pour un restaurant, il ne pouvait pas servir de l’alcool en dehors du restaurant, ni même faire de crédit aux clients.
Au final, le restaurateur doit payer une amende de 500 euros et est interdit de vendre des débits de boissons pendant 3 mois avec sursis.