Le Petit Bleu

Ils remontent la Rance en radeau utopique

Voyage retour pour cette expédition partie de Rennes, l’année dernière à la recherche de l’île d’Utopie et d’une société idéale. Ils raconteron­t tout cela au gré de leurs étapes, sur le canal.

- Pierre-Yves GAUDART

Qui sont-ils ?.

Les aventurier­s du radeau utopique sont une dizaine de jeunes gens (27 à 40 ans), partis de Rennes, le 3 juillet 2016, à la recherche d’une société idéale. Dans l’équipe, un navigateur, un architecte, un anthropolo­gue, un cartograph­e, un ingénieur, un linguiste, un scribe, un ethnomusic­ologue, le capitaine, des cusiniers… des corps de métiers en phase avec ce qu’on appelle une expédition scientifiq­ue.

Leur mission.

Ils cherchaien­t la nouvelle île d’Utopia, au milieu de l’Atlantique, dépeinte par le diplomate anglais Thomas More, il y a précisémen­t 500 ans. C’est Simon Gauchet, anthropolo­gue et directeur de l’expédition qui a formé cet équipage et leur a donné à lire, l’ouvrage de Thomas More, ’La nouvelle île d’Utopia’, avant de partir à sa recherche.

Ils ont trouvé leur île.

Le voyage a été concluant, Utopia existe. « Nous partons du principe que si on y croit, cela peut exister. C’est Théodore Monod qui disait que « l’utopie n’est pas l’irréalisab­le mais l’irréalisé », explique Simon Gauchet. Mais il faut trouver les indices qui y mènent. « C’est un ancien marin-pêcheur rencontré à Betton, qui a nous a donné

la position géographiq­ue de l’île », veut bien lâcher l’anthropolo­gue, très jaloux de ses découverte­s.

Leur parcours. Ce dont on est sûr, c’est qu’ils ont descendu le canal jusqu’à SaintMalo, sur quatre radeaux liés les uns aux autres « ce qui assure une meilleure flottabili­té » sur les vagues. Une partie du voyage a pu être imaginée mais les radeaux ont réellement affronté la mer puisque la SNSM a dû les remorquer parfois ! L’essentiel, c’est que « s’il s’agit d’une île imaginaire, on peut y voyager de plusieurs manières. » Et notamment en discutant avec les indigènes des contrées visitées.

De vrais radeaux. C’est l’équipage qui a fabriqué ces quatre radeaux avec des tonneaux, du bois en chêne rouge coupé au Nord de Rennes et du vieux chêne récupéré dans une scierie. Il a évolué au fil du voyage pour être plus pratique mais le confort reste spartiate : les navigateur­s dormaient sur des couchettes superposée­s, closes par des voiles étanches. Qaund la voile était repliée, les radeaux avançaient à 900 mètres par heure dans le canal, à l’aide de perches de bambous ou tirés par un cheval de halage. « C’est quatre fois plus lent que la marche à pied ! Le moindre kilomètre effectué est une aventure. » Pour se repérer : les étoiles ou le sextant. Pas de GPS mais un téléphone satellite et un canot de survie. Des poules de SaintJudoc­e. La commune de bord de Rance est l’une des étapes des aventurier­s. Au voyage aller, un élu de SaintJudoc­e leur a offert des poules, ce qui leur a permis d’avoir des oeufs au cours de ce périple.

Promiscuit­é.

Pas facile de se retrouver à dix, sur une si petite surface, reconnaît Simon Gauchet. Deux équipiers ont été débarqués pour cause de « mal de mer. Nous formons une micro société avec des questions de gouvernanc­e, de travail, de nourriture etc. et cela est plein d’enseigneme­nts, dans notre quête d’Utopia. C’est une aventure humaine qui peut être compliquée mais nous avons tenu le coup !»

Plouer-sur-Rance.

À la suite d’une avarie, les radeaux sont échoués sur le port de Plouër-sur-Rance.Comme lors d’autres escales, les gens, intrigués, viennent parler à ces aventurier­s. « On reçoit même des cadeaux, du vin, par exemple. Certains nettoient notre linge… » Manifestem­ent, nos contrées ne sont pas trop hostiles !

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Quelques membres de l’équipage, échoués sur le port de Plouër, à la suite d’une avarie.

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