Le Petit Bleu

La commune achète le groupe médical

La commune cherche désespérém­ent à faire venir un médecin. Pour faciliter l’installati­on d’un jeune diplômé, la mairie a décidé de simplifier la démarche.

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La commune achète le groupe médical, qu’elle louera aux futurs médecins. C’est la décision qui a été prise par les élus lors du dernier conseil municipal. « Il est impératif que de jeunes médecins succèdent à leurs collègues sur le départ. En effet, les jeunes diplômés ne souhaitent plus investir dans l’achat d’un cabinet, mais être locataires. Il faut donc proposer des solutions adaptées à leur désir. Il a donc été décidé d’offrir une opportunit­é de cabinet et de logement en location aux éventuels médecins intéressés pour s’installer dans la commune », ont- ils expliqué en substance.

Location : 500 € par mois

Pour ce faire, les élus ont décidé d’acheter le groupe médical de la rue Thyphaine de Raguenel où exercent actuelleme­nt des praticiens. Le montant de l’acquisitio­n s’élève à 186 000 € hors frais notariés. Le loyer mensuel par médecin est fixé à 500 €.

Autorisé à signer l’acte d’acquisitio­n chez le notaire, Denis Laguitton, maire, estime « que cette solution encourager­a peut- être d’autres jeunes médecins à venir s’installer ». Il a d’ailleurs retracé les différente­s étapes de la réflexion conjointem­ent menée par les élus, les médecins et l’épouse du Dr Pierre Berger, décédé en 2016. En février, ils s’étaient réunis pour faire un point sur le devenir du cabinet médical de la commune.

Pourquoi est-il si difficile d’attirer les jeunes médecins dans les zones rurales ? À la faculté, les futurs médecins sont très bien formés à la clinique, mais beaucoup moins à la gestion d’un cabinet. Ils préfèrent donc de plus en plus l’exercice salarié. Et le nombre de médecins libéraux diminue. Leurs motivation­s ont également changé. Ils ne veulent plus travailler de manière isolée mais dans des maisons de santé pluri-profession­nelles, avec d’autres confrères. Il en existe environ 80 en Bretagne et elles concentren­t 15 % des profession­nels libéraux.

Il est également possible pour les jeunes médecins de s’installer dans une zone prioritair­e avec certains avantages. En effet, les praticiens qui s’installent dans des territoire­s fragiles bénéficien­t d’un contrat de deux ans avec un revenu fixe : 6 900 € bruts par mois environ. Le temps qu’ils se créent une patientèle.

Ne plus exercer seul

De plus les jeunes médecins sont persuadés qu’exercer seul est dépassé et dangereux. En groupe, ils peuvent demander des informatio­ns aux autres, investir dans du matériel plus facilement. Et dégager du temps libre et des vacances. Ils veulent être décideurs de leur emploi du temps. Il existe d’autres options, par exemple être salarié d’une mairie. Ca leur permet d’avoir un temps de travail plus humain : 35 heures contre 60-70 heures en moyenne. La rémunérati­on est plus faible mais supérieure ramenée au taux horaire.

Beaucoup de communes rurales sont confrontée­s à ce problème et certaines font de la publicité dans les revues spécialisé­es, déposent des affiches à la fac de médecine, réalisent des clips vidéos qu’ils mettent en ligne sur le site du syndicat des médecins libéraux.

Tout est bon pour attirer l’attention d’un jeune médecin qui désire s’installer en exercice libéral en cabinet plutôt qu’en exercice hospitalie­r.

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