Le Petit Bleu

Marie-France Porte raconte l’histoire des moulins de la Rance

On croise souvent ces vieilles bâtisses ou leurs vestiges lorsque l’on se promène sur les bords de Rance. Mais leur histoire reste souvent mystérieus­e. La Dinardaise Marie-France Porte apporte un éclairage bienvenu sur les moulins à marée.

- Nicolas EVANNO

« Ils ont tous un peu la même histoire » , explique Marie- France Porte. C’est en passionnée que cette ancienne professeur d’histoire a donc étudié la question. Pendant six mois, elle est partie sur la trace de ces moulins qui ont essaimé pendant des siècles le long de la Rance et de la Côte d’Emeraude.

Le moulin du Lupin, l’ancêtre

En parcourant de nombreuses archives, Marie-France Porte en a recensé vingt. Parfois très très anciens. « Le premier, dont l’existence est historique­ment prouvée, est celui du Lupin, à Rothéneuf. C’est l’ancêtre, il date du 12e siècle ». Une vénérable bâtisse dont il ne subsiste aujourd’hui que les vestiges de la digue de son bassin à marée.

D’une manière générale, c’est au 16e siècle que ce type de moulin connaît un gros développem­ent. « Avec l’essor du commerce maritime et aussi la hausse de la population, les demandes en pain, et donc en farine, ont explosé. C’est aussi au 16e siècle que s’est développée la culture du sarrasin, qui était peu exigeante et surtout défiscalis­ée. Pour produire sa farine, il a fallu donc construire des moulins, notamment à marée dans notre secteur ».

Car la Rance ou les bras de mer comme le Lupin, offrent des endroits particuliè­rement propices à cette technique : « On trouve souvent les moulins au débouché d’un petit ruisseau qui donne sur la Rance ou la mer. Une digue est construite, qui forme un bassin, avec une porte à clapet. On ouvrait cette porte à marée basse, pour faire tourner la roue du moulin ».

Dans la première partie de son livre, Marie-France Porte revient sur l’histoire de ces ouvrages. Avec l’apparition de véritables dynasties meunières à la Révolution par exemple ou le tournant de l’industrial­isation à la fin du 19e siècle, où la plupart des moulins se transforme­nt en minoterie. Ceux qui ne s’adapteront pas disparaîtr­ont et tous finiront par être supplantés par des techniques plus rentables au 20e siècle.

Le dernier, le moulin de Beauchet

Le dernier moulin à marée de la Rance en activité fut celui de Beauchet, à Saint-Suliac. « Il est resté en activité jusqu’en 1980. Il fonctionna­it à l’électricit­é alors ».

Le livre dresse un portrait de chaque moulin, largement illustré par de très belles photos. L’auteur aborde aussi la question de leur avenir et apporte aussi quelques anecdotes, qui vous mèneront par exemple sur les origines du petit beurre… A découvrir ! Les moulins à marée de la Rance et de la Côte d’Emeraude, au fil de l’histoire - Ed. Bow-Window. 25 euros.

 ??  ?? Marie-France Porte vient de sortir son livre « Les moulins à marée de la Rance et de la Côte d’Emeraude », comme celui de Beauchet, à gauche (photo Patrice Latron), ou celui du Lupin, qui n’existe plus mais dont on retrouve la trace sur d’anciennes...
Marie-France Porte vient de sortir son livre « Les moulins à marée de la Rance et de la Côte d’Emeraude », comme celui de Beauchet, à gauche (photo Patrice Latron), ou celui du Lupin, qui n’existe plus mais dont on retrouve la trace sur d’anciennes...

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