Gonzague Saint Bris connaissait bien Dinan
L’écrivain-journaliste est mort à 69 ans, mardi dernier, dans un accident de la route en Normandie.
En 2014, il était revenu à Dinan où il avait fait son service millitaire et avait évoqué cette ville et la caserne Duguesclin qu’il avait retrouvée près de 50 ans plus tard sans bouder son plaisir. C’était en 1966, l’année de ses 18 ans, l’année du bac, raté, et, comme pour beaucoup de jeunes hommes d’alors, celle du service militaire, qu’il effectuera donc à Dinan, au 11e Rima, après avoir « fait ses classes » à Aucaleuc pendant quelques mois. « On effectuait surtout beaucoup de surveillance car c’était l’époque de la construction de l’usine marémotrice et le FLB se manifestait aussi un peu partout » . C’est aussi à Dinan qu’il avait fait ses premières armes professionnelles. « J’ai créé un journal à la caserne que j’avais appelé le Bigors-rama. Les bigors, c’est le nom qu’on donne aux militaires servant dans les régiments d’artillerie de marine. » Gonzague St Bris était très apprécié de la population de conscrits pour ses talents d’homme de plume. « Parfois, le samedi soir on allait au bal et, quand on revenait, je me transformais en écrivain public pour rattraper les filles qui avaient échappé à mes copains en leur dictant des lettres d’amour. »
Le jeune homme d’alors, manquant peut-être parfois d’inspiration, s’en allait fréquemment pendant ses permissions, à la recherche du temps passé ici par Victor Hugo et Chateaubriand. Dinan, Plancoët, St-Malo et Combourg étaient des destinations courantes pour le militaire assoiffé de littérature qui se plaisait à marcher dans les pas de ses maîtres.