Tout tout tout sur le sexe des oiseaux sauvages

Il n’est pas aisé de déterminer le sexe des oiseaux exotiques. Une technique, par endoscopie, sous anesthésie, propose une solution. Six vétérinaires s’y sont formés avec un spécialiste.

Comme pour le « sexe des anges, » déterminer le sexe des oiseaux exotiques présente quelques difficultés et demande l’intervention d’un spécialiste. À l’initiative d’un éleveur d’oiseaux exotiques, du Pays d’Evran et de Patrice Gautier, maire d’Evran, lui-même vétérinaire – actuellement, il collabore avec une ONG internationale qui contrôle les abattoirs, dans le monde entier – les Docteurs Norin Chaï et Minh Huynh, vétérinaires à Paris, tous les deux diplômés du Collège Européen de Médecine Zoologique, spécialistes notamment des nouveaux animaux de compagnie et de la faune sauvage, sont venus à Evran, le week-end dernier. Objectif : former des confrères vétérinaires du Pays de Dinan, aux techniques de sexage des oiseaux exotiques, par endoscopie sous anesthésie totale.

Une formation très pointue

Pour déterminer le sexe d’un oiseau sauvage – en vue de la reproduction – ou pour diagnostiquer les blessures internes, d’un oiseau retrouvé en mauvais état, dans un milieu hostile, il faut procéder à l’examen des organes internes. Le vétérinaire introduit dans le corps de l’animal – ayant subi une anesthésie totale – par les voies naturelles ou après avoir pratiqué une petite incision, un endoscope : une caméra miniaturisée au bout d’un flexible, permet l’examen précis. L’image s’affiche sur un moniteur vidéo. « Avec mon confrère, le Docteur Huynh Minh, nous avons formé une centaine de collègues à cette technique, en France et bien d’autres dans le monde » explique Norin Chaï. Les six vétérinaires du Pays de Dinan, qui ont suivi cette formation étaient tous très satisfaits.

Un « véto » de renommée mondiale

Le Docteur Norin Chaï est diplômé de l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort, Docteur ès Sciences, capacitaire de la Ménagerie du Jardin des Plantes, président de l’ONG Elefantasia et président du Laboratoire Régional de Suivi de la Faune Sauvage. Originaire du Cambodge, il est arrivé en France à l’âge de 4 ans, ne parlant pas le Français et a fait de brillantes études. « J’ai vite réalisé à quel point mes parents se sont sacrifiés pour moi. Enfant, je voulais sauver le monde de la barbarie des hommes. À 4 ans, avant de me quitter, mon grand-père maternel m’avait offert un ours en peluche. Je l’avais nommé Yaboumba. J’avais promis à Yaboumba qu’un jour je sauverais tous les animaux de la tuerie humaine et qu’ils pourraient tous compter sur moi… À 30 ans j’ai créé une association, Yaboumba. Et tous les jours, je m’efforce de suivre ma promesse » se sou- vient-il. Surnommé le « Jungle Doctor » à 46 ans, Norin Chai dirige le service vétérinaire de la Ménagerie du Jardin des plantes et ses 354 espèces différentes. Mais ce sont les animaux qu’il a soignés dans le monde entier qui prennent l’essentiel de son temps.