Où paie-t-on le plus ?

Les contribuables viennent de recevoir leurs avis d’imposition. Moins de la moitié d’entre eux est concerné par cet impôt sur les revenus. Chez nous, c’est à Saint-Jacut que les habitants en paient le plus. Et c’est à Trébédan qu’il est le moins élevé.

Impôt sur les revenus : Saint-Jacut devant.

En 2016, donc sur les revenus de 2015, dans le Pays de Dinan, c’est à Saint-Jacut- de- la- Mer que les habitants ont été les plus imposés sur leurs revenus. En moyenne, ils ont dû régler à l’administration fiscale la rondelette somme de 4 962 €. C’est ce qu’il ressort des dernières statistiques publiées et consultables sur le site internet officiel, impots.gouv.fr.

Par définition, cette moyenne masque d’importantes disparités. Pour preuve, seulement 280 des 579 foyers fiscaux de la presqu’île s’acquittent de l’impôt sur les revenus (IR) : seulement 48 % des foyers y sont imposables, c’est moins d’un sur deux. Mais on le verra un peu plus loin, c’est, dans le coin, presque un record.

Derrière Saint-Jacut arrivent Léhon (impôt moyen de 4 627 €) et Lancieux (4 549€). Logique, ces trois communes forment le podium des revenus les plus élevés, mais dans un ordre différent (lire plus bas).

À l’autre bout du classement, c’est à Trébédan que l’impôt moyen sur les revenus est le plus faible : 965 €, seule commune du Pays de Dinan où cet impôt passe sous la barre des 1 000 €. À titre d’indication, le deuxième « IR » le plus bas est à Rouillac, mais quand même à 1 222 €.

Pour l’ensemble du Pays de Dinan, l’impôt sur le revenu moyen est de 2 325 €. Il est de 2 875 € dans les Côtes d’Armor, et de 3 125 € en Bretagne, en forte augmentation ces dernières années. Pourtant, de moins en moins de ménages s’en acquittent, ce qui tendrait à démontrer que la pression fiscale s’accroît sur ceux qui doivent passer à la caisse.

De moins en moins d’imposables

On a longtemps considéré qu’un Français sur deux (50 %) ne payait pas d’impôt sur les revenus. C’est même beaucoup moins maintenant : 56,7 % des ménages sont dispensés de cette charge au plan national. Et c’est même carrément 60,6 % dans les Côtes d’Armor. L’effet de mesures gouvernementales en faveur des bas revenus (suppression d’une tranche, décote sur les impôts les plus bas…).

Dans le Pays de Dinan, on ne trouve plus qu’une commune où plus de la moitié des habitants s’acquittent de l’IR : à Lancieux, où 52 % des contribuables sont imposables. C’est moins d’un sur deux dans toutes les autres communes, y compris celles réputées parmi les plus riches (49 % à Saint-Cast ou Langrolay, 48 % à Saint-Jacut, 47 % à Plévenon et Léhon, 46 % à Bobital). Le taux d’imposables dépasse les 45 % dans seulement 7 des 86 communes sur lesquelles porte notre étude.

À l’inverse, dans sept petites communes rurales, ce sont moins de 30 % des ménages qui doivent encore payer un impôt sur leurs revenus.

Le revenu moyen en hausse

Lors de notre précédente étude, sur les revenus de 2013, la moyenne dans le Pays de Dinan était de 22 856, 48 € par foyer fiscal. Il a augmenté en 2015 pour atteindre 23 254 €, mais reste en deçà de la moyenne costarmoricaine qui s’établit à 23 987 €, elle-même inférieure à la moyenne bretonne (25 115 €), celle-ci sous la moyenne nationale (26 163 €).

Dans le Pays de Dinan, ça va du simple au double entre la commune où les revenus sont les moins élevés (Plessix-Balisson, 16 589 €) et là où ils sont au plus haut (33 183 € à Lancieux).

Lancieux au top

C’est donc toujours à Lancieux que le revenu fiscal est, dans les parages, le plus élevé : en 2015, il a même continué à augmenter par rapport à 2013, passant de 31 088 € à 33 813 €, soit une progression de 2 725 €. En bord de mer et aux portes de Dinard et Saint-Malo, la commune attire notamment des retraités aisés,

« l’or gris », comme le décrivait le maire André Gilbert dans une récente interview.

Derrière (voir tableau), petit chamboulement par rapport à 2013 dans le trio de tête, d’où sort Plouër/Rance (28 934 € de revenu moyen), désormais 5e. Et c’est Saint-Jacut (31 325 €), la dernière fois au pied du podium, qui monte cette fois sur la deuxième marche qu’elle chipe au passage à Léhon (29 770 €), maintenant 3e.

Clairement, et la carte cidessus le démontre, on observe une ligne de démarcation entre le nord et le sud du territoire, les bords de mer et de Rance rassemblant les ménages les plus aisés.

Des nouveaux riches

On parle là des foyers fiscaux dont les revenus annuels sont supérieurs à 100 000 € ( voir tableau ci- dessus). Si l’administration fiscale ne détaille pas par tranches de revenus les plus petites communes (c’est le cas de Lancieux et de Saint-Jacut par exemple) et ne renseigne pas toujours cette catégorie (quand ils sont moins de 10 foyers concernés dans la commune), il n’en demeure pas moins que le nombre de ces « très riches » semble avoir augmenté dans le Pays de Dinan.

Sur les revenus de 2013, on en dénombrait 383, ils étaient 434 dans ce cas en 2015.

Si c’est à Dinan qu’ils sont logiquement les plus nombreux (136) compte tenu du nombre d’habitants, c’est à Léhon que leur proportion dans la population est la plus forte, représentant 3,02 % des habitants de la commune. Où le maire, René Degrenne, s’empresse toutefois de préciser que la part de logements sociaux y est l’une des plus importantes de l’agglomération dinannaise.

Mais c’est à Plouër/Rance que la moyenne de ces gros revenus est la plus élevée, puisque dans cette commune, les 34 ménages concernés déclarent chaque année au Fisc près de 200 000 €, 198 705 € précisément. La contrepartie, c’est ce qu’ils redonnent à l’État. Mais ça, les tableaux ne le disent pas…