Le Petit Bleu

Les dossiers de rentrée du maire

Après avoir lu et couru pendant ses vacances, le maire défend Macron et évoque les projets les plus proches pour la ville de Dinan. Le 29 septembre, il sera fixé sur la fusion, ou pas, de Dinan avec Léhon.

- Recueilli par Pierre-Yves GAUDART

Les vacances ?

J’ai pris trois semaines, c’est important de consacrer du temps à sa famille. C’était d’autant bienvenu que le premier semestre a été difficile avec le décès de Nicolas Le Borgne (le jeune conseiller municipal, mort dans le crash de son avion) et l’incendie dans le centre-ville. On est maire 24 heures sur 24 mais je sais déléguer : le maire n’est pas un homme tout-puissant qui sait tout. À vouloir trop en faire, on devient irascible. J’en ai profité pour relire L’espoir D’André Malraux et me plonger dans le dernier ouvrage de Jean-Christophe Rufin. Je suis un grand lecteur mais je m’efforce aussi de faire du sport : Je cours deux fois par semaine sur le chemin de halage. Trois mois sans conseil municipal, c’est beaucoup ?

Le prochain conseil a lieu vendredi 29 septembre. Il y a huit conseils municipaux dans l’année. Certains en voudraient un par mois mais cela demande beaucoup de préparatio­n et de travail en amont et en aval pour les services. Il ne faut pas oublier que de nombreuses compétence­s ont été transférée­s à l’intercommu­nalité et que nos effectifs ont baissé de 240 à 180 employés en quelques années. Outre les transferts de compétence­s, cette diminution des effectifs a aussi des raisons économique­s ?

Oui, car l’argent public se fait rare. Entre 2010 et 2016, la ville s’est désendetté­e à hauteur de 58 %. Dans les villes bretonnes de plus de 10 000 habitants, c’est le plus fort taux. Ce qui ne nous empêche pas d’emprunter pour investir. Mais le président de la République, que vous soutenez, demande encore de nouveaux efforts aux collectivi­tés locales. Vous le suivez ?

Les dotations vont à nouveau baisser mais ce ne sera pas aussi brutal qu’auparavant. Le gouverneme­nt concerte des groupes de travail à ce sujet. Jusqu’en 2010, la DGF (dotation globale de fonctionne­ment) augmentait de 100 000 €. Depuis, elle baisse de 200 000 € par an pour la ville de Dinan. Or, 70 % de l’investisse­ment public repose sur les collectivi­tés locales. Il faut donc préserver cette capacité. Mais admettre aussi que les villes ne peuvent se tenir à l’écart de l’effort demandé au niveau national. Vous adhérez aussi à la suppressio­n de la taxe d’habitation ?

J’ai toujours dit que c’était un impôt injuste. Il repose sur des bases qui n’ont pas été revues depuis les années 70. Si bien qu’un logement social est parfois plus imposé qu’un logement ancien en centre-ville. 60 % des foyers dinannais sont exonérés de tout ou partie de la taxe d’habitation. La ville perçoit donc déjà une compensati­on de l’État pour cela. Un tiers des ménages seront exonérés des 2018. Nous attendons de savoir de quelle compensati­on nous bénéficier­ons. Je fais confiance au gouverneme­nt pour cela. L’important c’est que tout soit expliqué aux Français. Mais tous les gouverneme­nts qui se succèdent expliquent leur échec par un manque de pédagogie. Vous trouvez que la baisse de 5€ nécessite une explicatio­n approfondi­e face à la suppressio­n de l’impôt sur la fortune ?

Il faut bien admettre que la politique du logement est inefficace. Toutes les mesures du moment reposent sur la confiance. Ce sont des signes envoyés au chef d’entreprise et aux investisse­urs pour créer de l’emploi. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, l’image de la France à l’étranger est très élogieuse. N’allez-vous pas renâcler quand vous perdrez des emplois aidés ?

Il est vrai que des hommes et des femmes retrouvent une dignité avec ce genre de travail. Mais j’ai toujours refusé que des services municipaux reposent làdessus. À Dinan, nous n’avons que six contrats aidés. Je comprends que c’est plus difficile pour les petites communes et les associatio­ns de s’en passer. Les remparts effondrés, un incendie en centre-ville : deux catastroph­es difficiles à gérer ?

L’incendie a été le plus grave qu’a connu Dinan depuis 1907 ou cinq maisons à porche avaient brûlé. C’est un dossier très complexe car il s’agit de bâtiments privés : nous sommes tributaire­s des assurances des propriétai­res et des experts. Le sinistre a eu lieu en coeur de ville et impacté les commerçant­s de la rue de la Mittrie et alentours qui subissent le bruit, les échafaudag­es, les poussières des bennes, sans parler des accès rendus difficiles pour la clientèle. Il a fallu reloger les riverains et les locataires. C’est plus compliqué que le dossier des remparts, monument public et sans habitant. Nous sommes partis pour deux ans de travaux mais avons espoir que les bâtiments et logements seront bien faits. Cela a été le cas pour ce pan de rempart, rue du général de Gaulle, qui, une fois rénové, est bien mieux qu’avant.

Les caméras de surveillan­ce ?

Celles des Petits Fossés seront changées et de nouvelles seront installées sur le parvis de la gare et rue Déroyer ainsi que rues de la Cordonneri­e et du Petit Pain, peut-être avant la fin de l’année, une fois les autorisati­ons de la préfecture obtenues. La sécurité ?

Je continue à demander des effectifs supplément­aires pour la gendarmeri­e. Nous avons augmenté nos effectifs de police municipaux à neuf. Ils travailler­ont tous les jours jusqu’à 20 h sauf le lundi et le samedi jusqu’à 17 h.

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Didier Lechien lors de l’entretien, lundi 4 septembre.

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