Le Petit Bleu

Roger Demnat a la passion des ânes

Roger Denmat est l’homme qui parle aux oreilles des ânes. Il y a 24 ans, en allant à la foire de Ploubalay, il achète son premier âne pour le plaisir des enfants.

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C’était en 1993 et Roger Demnat craquait sur une ânesse, « Capucine ». L’aventure pouvait commencer. Capucine a aujourd’hui 30 ans. Et elle « a produit » , comme il dit, huit ânons : voilà quatre ans, elle mettait bas pour la dernière fois, en couple avec Kiwi, étalon de race cotentine arrivé sur le champ il y a 14 ans. Capucine continue à couler des jours heureux sous l’oeil de Virgule, nouvelle ânesse arrivée en 2013, et qui perpétue la lignée avec Kiwi.

Appris sur le tas

Durant 19 ans, Roger et son épouse ont appris « sur le tas » la vie des ânes. Ils participai­ent à des fêtes, à des randonnées, se risquaient sur les chemins avec la carriole confection­née par Roger. Puis voici quatre ans, ils commencent à rencontrer des éleveurs, « des vrais » .

Ils partagent les connaissan­ces. Roger tire rapidement bénéfice de ces rencontres avec des profession­nels : « Ils donnent des bases de travail, qui permet surtout d’être auprès des bêtes en toute sécurité, d’apprendre à mettre le harnais sur le dos de l’animal. On gagne en assurance, on apprend le jargon de l’ânier. C’est surtout depuis que je suis en retraite que j’ai pu avoir le temps de faire des formations auprès de l’associatio­n ’Nos Amis les Anes aux Grandes Oreilles’. Ces formations, réservées aux membres de l’associatio­n, m’ont été bien utiles ».

Il en connaît un rayon maintenant, « l’âne est un animal qui mérite d’être connu et reconnu. C’est un animal de compagnie qui a besoin de vivre avec ses congénères, la solitude lui pèse. De plus, c’est un animal qui aime travailler mais il faut savoir être patient avec lui, l’appellatio­n têtu comme un âne n’est pas usurpée dans son cas ».

Roger ne tarit pas d’éloges sur les ânes, « on dit de cet animal qu’il réfléchit, qu’il n’est pas méchant, pas agressif, il défend son territoire, tout en étant sensible au climat ambiant, il aime l’approche avec l’être humain, il faut beaucoup s’occuper de lui. On peut arriver à tout ce que l’on veut, si on sait être attentif avec lui. Aucun des membres de ma famille, des visiteurs ou moi-même n’ont jamais été mordus ou agressés par mes ânes ».

Les haras nationaux s’y intéressen­t

Roger décrit les conditions optimales pour posséder un âne. « Il faut à minima 4 000 m2 pour un âne, de l’herbe suffisante sur le pré, du foin en hiver, un abri, une visite annuelle régulière chez le vétérinair­e, beaucoup d’amour, d’attention, et le tour est joué. Je suis ravi car l’on commence à porter un autre regard sur l’âne grâce aux associatio­ns et aux haras nationaux qui s’intéressen­t à lui de manière différente, sous un autre angle tout en le valorisant ».

Actuelleme­nt Roger a un cheptel de quatre ânesses, un étalon et deux ânons mais il craque toujours pour sa Capucine avec qui tout a commencé.

L’âne sera célébré ce dimanche 1er octobre à Moncontour à l’occasion de la fête, « Les Chic’ânes ».

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