Un quartier va élire son maire !
635 Dinannais sont appelés aux urnes, le dimanche 22 octobre, pour l’élection du 8e maire de la commune libre du quartier SaintMalo. Un titre honorifique, certes, mais attribué à vie. C’est du folklore, mais aussi l’occasion d’affirmer l’identité du quart
Les programmes des candidats vont bientôt arriver dans les boîtes aux lettres du quartier Saint-Malo, à Dinan. Six panneaux électoraux vont être installés par les services techniques. Les enveloppes nécessaires au vote - des vraies, dûment estampillées République Française - sont prêtées par la Ville. Quant à l’authentique écharpe tricolore que portera le futur maire de la commune libre, elle est déjà achetée.
Autant dire que c’est une élection en bonne et due forme qui va avoir lieu, le dimanche 22 octobre, au foyer des anciens de la rue Saint-Malo. 635 Dinannais - ceux qui résident sur le territoire de la commune libre * mais aussi le maire et les élus de Dinan - sont appelés aux urnes.
Deux candidats
Deux hommes - Joël Gault, 67 ans, et Patrick Aiguesparses, 64 ans - briguent le poste de « maire à vie » du quartier Saint-Malo. Il est vacant depuis le décès, à 83 ans, de Raymond André, en novembre dernier. Bénévole depuis 1959, il aura été, dix ans durant, le 7e maire de la commune libre.
Le 7e depuis 1932, année où la « société de fêtes » de la rue Saint-Malo déposait officiellement ses statuts. La commune libre serait plus ancienne encore, puisqu’on en trouve les premières traces dans un article de juin 1896 de l’Union malouine et dinannaise.
« Goût du cocasse »
« Les habitants de la rue Saint-Malo, voulant protester contre les entrées coûteuses du dimanche au casino, mécontents que le Comité de musique n’ait jamais envoyé dans leur quartier aucune société, décidèrent d’organiser une fête pour le 31 mai de la même année » , raconte Florence Rocaboy, dans un article du Pays de Dinan 2000. Il y avait déjà un maire - Désiré Briand - mais aussi des adjoints, des conseillers et un garde-champêtre…
Le statut comme les origines des « communes libres » restent flous, mais il y en aurait une centaine en France, dont les plus célèbres sont à Montmartre à Paris et au Bouffay, à Nantes. Celle de la rue SaintMalo, pour sa part, a toujours su cultiver « goût du cocasse, du pittoresque » , note Florence Rocaboy. Et elle continue de « représenter une identité, une certaine indépendance et une solidarité » , selon Stéphane Leverger, secrétaire du comité des fêtes de la commune libre et enfant du quartier.
Si le loto a remplacé la kermesse, et le vide- greniers le feu de la Saint-Jean, les bénéfices des deux manifestations annuelles servent toujours pour les ’anciens’, qui se voient offrir un banquet et une sortie. Les adhérents se retrouvent autour de jeux de cartes dans le foyer, dont l’association est propriétaire depuis 1961.
Bien que le titre de maire de la commune libre soit honorifique, ne le devient pas qui veut. Selon