Le Petit Bleu

La majorité dit ’Oui’ à la commune nouvelle

Après un long débat en présence de huit Léhonnais seulement dans le public, les élus ont voté pour la commune nouvelle par 19 voix pour et quatre contre.

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Un moment historique pour Léhon

René Degrenne s’est exprimé en préambule : « Mes chers collègues, nous vivons ce soir une séance de conseil spéciale, un moment historique. Nous allons devoir prendre une décision qui n’est pas neutre, car de nombreux regards sont tournés vers nous ! Il aurait été sans doute plus confortabl­e de ne rien faire, mais nous nous sommes engagés car nous sommes convaincus que c’est l’intérêt de nos concitoyen­s ». Puis, en alternance, deux conseiller­s Jacques Touminet et Marie-Cécile CarreFairi­er ont lu à haute voix les grandes lignes de la Charte fondatrice de la commune nouvelle. Enfin, le débat a été ouvert.

Le débat

Première sollicitat­ion des quatre membres de l’opposition, un souhait de vote à bulletin secret. Réponse du maire : « Si un tiers des conseiller­s souhaite le vote à bulletin secret, on l’adopte. Nous optons pour la main levée dans un souci de transparen­ce des votes vis-àvis des Léhonnais ». Premières interrogat­ions des deux élus de la liste d’Annie Camberlain qui annoncent qu’ils ne voteront pas pour : « Pourquoi voter aujourd’hui la fusion DinanLéhon ? Nous allons un peu vite et nous souhaitons un vote pour une commune nouvelle avec les cinq communes. La faible participat­ion aux réunions publiques est aussi navrante » lance Gilles de Pommereau. « Pendant la rédaction de la charte, nous n’avons pas eu les économies d’échelle. Nous n’avons pas vraiment su ce que nous al- lions gagner. Je pense qu’en plus des économies annoncées, nous aurons aussi des dépenses nouvelles » complète Nadia Courdavaul­t.

René Degrenne intervient : « Je suis aussi désolé du peu de Léhonnais intéressés, y compris ce soir, je pensais qu’il y aurait salle comble. Quant aux économies d’échelle, on s’est rapproché des communes qui avaient fusionné. Avec le travail de mutualisat­ion, l’effort de gestion efficient, il ne devrait pas y avoir de problème »

Le maire est aussi revenu sur le désengagem­ent des trois autres communes : « On ne voulait pas faire comme en France depuis 40 ans, attendre pour réformer. On veut montrer que la fusion fonctionne, donner envie à deux. C’est sas doute un pari, un challenge. Nous avons beaucoup d’envie et de déterminat­ion, et je crois que le succès sera au rendez-vous ! ». Chargé des affaires générales, Guy Badoual ajoute : « Je pense que pour la stabilité du personnel, une fusion à deux est plus facile qu’à cinq ». Nadia Courdavaul­t a des craintes sur l’aménagemen­t du territoire : « Et notamment que Léhon devienne un quartier de Dinan ». « Le terme de quartier de Dinan m’est insupporta­ble ! On fera tout pour que Léhon conserve son label de Petite cité de caractère, même si ce n’est pas aisé. Mon bureau de maire délégué sera à Léhon. Le nom de Léhon figurera encore et toujours dans les associatio­ns » répond René Degrenne.

« Voter ’Oui’ aujourd’hui, c’est dire ’Non’à un projet à cinq communes »

Franck Brault et Olivier Segard de la seconde liste d’opposition prennent la parole à leur tour :

« Je vais lire un texte de ressenti et de choses factuelles, annonce la tête de liste des municipale­s 2014. En janvier 2017, nous n’avions pas d’idées préconçues, mais le calendrier de travail sur le projet de charte ne permettait pas une réflexion de qualité. Il n’a jamais été possible de définir un vrai projet de territoire. Ni d’y associer des citoyens » . S’inspirant d’un rapport du Sénat de 2016, Olivier Segard fait les reproches suivants : « Cette fusion est une demande essentiell­e de Dinan. Le projet de territoire devait être un préalable à la fusion. On fusionne et on verra après pourquoi ! Je comprends mieux le recul des autres communes. Voter ’Oui’ aujourd’hui, c’est dire ’Non’à un projet à cinq communes ».

Première adjointe, Stéphanie Méal lui répond : « Ce qui m’a affectée, c’est que vous ne veniez pas vous asseoir à nos côtés lors de la dernière réunion publique, alors que vous préconisez le travailler ensemble. Notre décision est un acte politique et notre démarche a du sens : attendre, retarder, différer, c’est comme cela que l’on ne fait rien… ». Jacques Touminet apaise le débat en disant : « On a tous encore des interrogat­ions dont on n’a pas la réponse. Mais il est temps de prendre une décision ! ». Le vote a eu lieu à mains levées en commençant par les votes contre. Il est 22 h 10 minutes, le débat a duré une heure et vingt minutes. Un vote historique qui engage les deux communes ’vitam eternam’…

Le dernier mot à Joëlle Le Guiffant

À l’issue du vote, c’est avec la gorge nouée par beaucoup d’émotions, que l’adjointe à la culture, au patrimoine et au tourisme, a lu un texte, rappelant brièvement l’histoire de la création de Dinan et de Léhon, puis les tentatives anciennes de rapprochem­ent des communes autour de Dinan, reprises plus tard par René Pleven entre autres. Avant de conclure :« Une nouvelle page s’ouvre dans le livre de l’histoire léhonnaise. Et nous serons attentifs à ce que notre spécificit­é, notre identité, nos patrimoine­s matériels et immatériel­s, nos paysages et tout ce qui fait qu’il fait bon vivre à Léhon soient maintenus, protégés et conservés ». Larmes à l’oeil et applaudiss­ements nourris ont ainsi clos cette soirée historique.

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René Degrenne, Sthéphanie Méal, Henri Gombert, Guy Badoual et Sylvie Lefort votent Pour.
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Les quatre votes Contre mains levées : Olivier Segard, Franck Brault, Gilles de Pommereau et Nadia Courdavaul­t, de gauche à droite.

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