Le Petit Bleu

Depuis 35 ans, ils mènent les cochons à l’abattoir

Ce vendredi, à La Landec, cette société spécialisé­e dans le transport des animaux en bétaillère­s souffle ses 35 bougies. Une vraie saga familiale sur la route du succès.

- Xavier BIZOT (CLP)

d’animaux de la région ?

En 1985, il embauche un chauffeur. En 2012, l’entreprise déménage pour aller sur le site de Beauvent. 2017, l’entreprise travaille sur toute l’Europe et le Maghreb. Les activités se sont diversifié­es, les bovins, les ovins, les équidés sont venus rejoindre les porcins. « Nous travaillon­s comme une entreprise familiale, patrimonia­le. Notre plus ancien chauffeur est Patrick Derouet. Il a 28 ans de maison. Il ne fait que du régional et peut donc rentrer chez lui tous les jours. En ce qui concerne nos chauffeurs internatio­naux, ils peuvent partir de deux à trois semaines » indique Nancy Le Febvrier, la fille de Philippe Lelandais. Licenciée en commerce et vente avec un Master 2 de marketing, la future responsabl­e de l’entreprise a passé à 20 ans son permis poids lourd et une capacité de transport avant de rentrer dans l’entreprise familiale.

12 millions de porcs

Depuis 2013, tous les ca- mions sont équipés d’un système de géolocalis­ation. « Cela permet de mieux planifier le travail afin d’avoir une relation suivie avec le client. Chaque camion est équipé d’abreuvoirs, de ventilateu­rs, de brumisateu­rs, d’une sonde de températur­e et emporte de la paille et du foin, car nous ne transporto­ns que des animaux vivants et faisons tout pour leur bien-être. »

De nouveaux marchés s’ouvrent au fil des années. 1990, c’est le début de l’exportatio­n en Grande-Bretagne et en Irlande, puis l’étendue des besoins fait que l’Italie s’ouvre à son tour. En 2010, les camions partent au Maghreb et plus spécialeme­nt vers le Maroc pour transporte­r des vaches à lait pour Danone. « Sur le niveau régional, nous transporto­ns environ 30 000 porcs par mois à destinatio­n de Kermené et de la Cooperl. En 35 ans, nous avons dû transporte­r 12 millions de porcs, ce qui représente 50 % de notre activité. »

Lorsqu’il y a 6 ans, Nancy Le Febvrier intègre l’entreprise de transports, il n’y a que 8 camions, aujourd’hui, leur nombre a doublé. « Mon souhait était de reprendre l’entreprise. Aujourd’hui, nous sommes dans une phase de stabilisat­ion de celle-ci afin d’en assurer la pérennité. J’ai envie de fédérer l’équipe. Les chauffeurs sont les porte-parole de notre entreprise, souvent ils sont invités à manger avec les éleveurs avant de repartir. »

L’entreprise Lelandais est aujourd’hui dans le peloton de tête des transporte­urs régionaux de bétails : « Le transport des animaux vivants est un marché de niche » concède la jeune future chef d’entreprise, qui avoue : « Nous aimons bien travailler ensemble avec mon père, nous sommes très proches. Dans l’entreprise, nous avons un grand cahier, où tous les voyages sont répertorié­s, c’est en quelque sorte notre bible et j’ai l’habitude de dire que mon père, c’est le Bon Dieu. » Mère d’un jeune enfant de deux ans, elle peut voir l’avenir avec optimisme, tout comme son père, Philippe, car le bambin a déjà pris l’habitude de s’intéresser aux camions et d’enfiler ses bottes pour aller voir les animaux de près.

Newspapers in French

Newspapers from France