Le Petit Bleu

Les souvenirs d’entraîneur de Victor Briend

Dimanche, Plancoët reçoit Changé pour le 7e tour de la Coupe de France. Rencontre avec celui qui avait mené son club au 8e tour de l’épreuve en 1979 puis 1985. Un « Monsieur » qui a beaucoup apporté au football local.

- Fabrice COUPET (CLP) Lire également en pages sports.

C’est un jeune homme de bientôt 80 ans qui nous a ouvert sa porte et ses nombreux cahiers de souvenirs. Un jeune homme car dans une apparente santé de fer, même si on ne se sait pas trop si c’est finalement l’aura dégagée par un regard incisif qui laisse cette impression.

En tout cas ce charisme évident a bien dû servir les intérêts de celui qui dirigea les Rouges, durant vingt saisons à partir de 1968. Et Victor Briend avait, lui, réussi sa révolution, celle du jeu, explique-t-il : « Je pense que ça ne s’était jamais vu de pratiquer un football total dans un club régional. La règle était de défendre le plus haut possible. Tout le monde connaissai­t son bout de terrain à défendre quand nous n’avions plus le ballon. Tout le monde attaquait et défendait. Notre force était le collectif. Chacun était présent pour apporter son appui ».

Bilan deux montées en Division Honneur (en 1979 et 1985), le tout dans une sorte de conviviali­té perdue. Il n’était pas rare de voir des joueurs dormir chez le coach la veille des matchs. Patrice Lair s’en souvient encore : l’actuel entraîneur des filles du Paris Saint-Germain, qui a tout gagné ou presque avant avec celles de l’Olympique lyonnais, s’était empressé d’offrir à Victor Briend le trophée qui lui avait été remis quand il avait mené les filles de Lyon au titre de Championne d’Europe.

Déjà en 1979 puis en 1985…

L’idylle entre Plancoët la Coupe de France avait com- mencé aussi en 1979 lors d’un huitième tour perdu face à l’En Avant de Guingamp emmené par Christian Courcuff et sur un but inscrit par Guy Stéphan. Malgré la défense acharnée de Jo et Jacky Lesné.

Les deux compères étaient encore là quand, en 1985, se pointèrent les profession­nels (2e division) du Red Star et leur entraîneur Roger Lemerre, qui sera plus tard celui de l’équipe de France championne d’Europe. Au tour précédent, les Plancoëtin­s avaient réussi l’exploit d’éliminer en Normandie l’équipe de Saint-Lô qui évoluait alors en Division 3 (équivalent du National 2 aujourd’hui), « on l’avait emporté le plus logiquemen­t du monde ».

Un premier match contre les Audoniens fut interrompu par les éléments météorolog­iques, « nous avions failli nous envoler », se rappelle en souriant Victor Briend. Les frangins Belkebla ou encore le gardien François Lemasson avaient donc dû revenir quelques semaines plus tard pour une rencontre qui cette fois alla à son terme et que les banlieusar­ds parisiens remportère­nt par trois buts à un.

Ils avaient été toutefois près de 3 000 spectateur­s à venir supporter les frères Collet, Olivier Briend, le fiston, Gilles Samson et leurs potes (1). Comme en 1979, Plancoët se consolera cette année-là avec la montée en DH.

Ne rien changer contre Changé

Victor Briend se veut beaucoup plus discret au moment de parler de la génération actuelle. Les mots sortent avec retenue. Et la crainte de blesser. Mais signe qu’il suit de bien plus près qu’il ne le dit cette équipe, il a remarqué les absences « préjudicia­bles » ces dernières semaines de Julien Jégu et Gwen David : « Mais il y a de très bons joueurs, comme Manu Bouan qui peut mettre des buts de toutes les positions. Romain Bouan est également très bon. »

Le coach d’hier a- t- il des conseils à donner à Anthony Macé, son jeune successeur à l’approche de la rencontre face à Changé ? Pour Victor Briend, la priorité est surtout de ne pas trop changer, justement : « Il faut qu’il situe un peu plus ses joueurs sur le terrain, nous en avons déjà ouvertemen­t parlé ensemble. Mais ce n’est pas le moment d’innover. Il ne faut rien inventer. Que ces joueurs fassent au mieux ce qu’ils savent déjà faire ».

Et de conclure en expliquant que les deux équipes ont des chances égales : « La Coupe de France nivelle les valeurs. Souvent le gros descend d’un cran par rapport à sa place dans la hiérarchie. À l’inverse le petit gagne un étage ».

(1) L’équipe de La Plancoëtin­e qui avait joué contre le Red Star en 1985 : Christophe Lebranchu, Charles-Yves Collet, Jacky Lesné, Jo Lesné, Bruno Marcellin, Gilles Samson, Olivier Briend, Marcel Hamon, Philippe Samson, Xavier Collet, Denis Revel, Philippe Gélard, Jean-René David.

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 ??  ?? En haut à gauche, Roger Lemerre, coach du Red Star, avait tenu à féliciter. En dessous, l’équipe de Plancoët qui avait éliminé Saint-Lô au 7e tour, en 1985. A droite, Victor Briend et le trophée offert par Patrice Lair entraîneur des féminines du PSG...
En haut à gauche, Roger Lemerre, coach du Red Star, avait tenu à féliciter. En dessous, l’équipe de Plancoët qui avait éliminé Saint-Lô au 7e tour, en 1985. A droite, Victor Briend et le trophée offert par Patrice Lair entraîneur des féminines du PSG...

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