Le rôle des femmes pendant la Grande Guerre
Jean Paul Huet, officier de gendarmerie en retraite à Languenan a commencé, voilà quinze ans, à écrire ses premiers ouvrages, tout en continuant son activité professionnelle. Il propose une conférence ce vendredi à Languenan.
Historien spécialisé de l’histoire des guerres, Jean-Paul Huet parcourt l’Hexagone pour donner des conférences, gratuitement. Le rôle des femmes pendant la Guerre est un de ses thèmes de prédilection et a une résonnance particulière dans l’actualité du moment.
« Cela intéresse beaucoup de gens, dit-il. Car cette guerre marque, pour les femmes, le début de leur émancipation. Si elles n’ont pas encore le droit de vote, elles jouent un rôle prépondérant durant le conflit et vont prendre une vraie place dans la société. Les hommes partis au combat, elles les remplacent dans les usines, travaillent sur les exploitations agricoles. Elles ont énormément souffert, travaillant jusqu’à 10 à 12 heures par jour dans des activités dangereuses. Au plus fort de la guerre, elles fabriqueront jusqu’à 1 million d’obus par jour, d’ailleurs elles porteront désormais les cheveux courts, non pas parce que c’était la mode mais parce que cela évitait les accidents dans les usines… ».
Jean Paul Huet est intarissable sur le sujet. En 1915, les femmes obtiennent les droits paternels. À la fin de la guerre ce sont environ 800.000 veuves qui se retrouvent seules dans des conditions parfois très difficiles car si le corps du soldat défunt n’était pas retrouvé, la pension ne pouvait pas être versée. « Ce n’est qu’en 1920 que les politiques réviseront leurs positions ».
Après guerre, les femmes sont sommées de retourner à leur foyer., « Le rôle que la société française veut leur donner, c’est de repeupler le pays. Mais elles décident de prendre en mains leur destin. »
Il y aura d’ailleurs une vraie évolution du statut de la femme entre les deux guerres : « On parle toujours plus des hommes durant les guerres que des femmes. Pourtant, comment ne pas mentionner Nicole GirardMangin qui fut la première femme médecin à oeuvrer sur le front pendant la Grande Guerre. »
Pour cet auteur de plus d’une dizaine d’ouvrages, « l’Histoire doit être abordable et compréhensible par tous. J’écris en restant le plus objectif possible sur la vie des gens de l’époque, leurs conditions sociales ».
Il mène ses conférences en permettant au public d’intervenir, « on est là pour discuter, échanger. »