Le Petit Bleu

Anthony Macé, coach zen

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À la tête des seniors plancoëtin­s pour sa troisième saison, l’entraîneur n’affiche que 31 printemps. Cela ne l’a pas empêché d’avoir su reprendre un lourd flambeau.

Ils étaient nombreux, dans le petit monde du football local, à prédire pour Anthony Macé bien des difficulté­s pour succéder à l’emblématiq­ue Patrick Chevalier. Ils ne décelaient pas en lui, alors qu’il faisait une pige comme arrière gauche chez les voisins de Frémur-Fresnaye, les germes d’un entraîneur capable de fairevaloi­r ses idées. D’autres pensaient même qu’il aurait dû faire ses classes auprès d’une pointure avant un tel engagement.

Mais il faut bien dire que le jeune homme épate. Lors de sa première saison, et son retour à Plancoët et donc dans son club formateur, il s’imposait en patron. Et faisait remonter son équipe en DSR à la fin de la saison. Auprès de ses amis de jeunesse, le principal de l’effectif, cela ne semblait pourtant pas des plus aisés. « Ce sont des copains de longue date avec qui j’ai joué. Mais moi j’ai pris ça comme une chance. Celle d’avoir deux visions d’une même personne. Je connais leurs qualités comme joueurs. Mais je les connais aussi très bien comme hommes ».

L’éloge de la bienveilla­nce

Où Anthony Macé a-t-il puisé cette envie de coacher, qui lui était venue bien en amont, auprès de l’école de foot plancoëtin­e ? L’entraîneur avoue avoir toujours eu cette reconversi­on dans un coin de sa tête : « Même comme joueur, j’étais toujours dans la réflexion. En particulie­r sur les bonnes stratégies à employer ». Lui restait à franchir le pas et à sortir de sa coquille : « Oui, je suis d’un naturel réservé mais j’essaye d’imposer mes idées. Mais je ne vais pas hurler à tout bout de champ pour autant. Cependant je sais mettre de l’autorité. Mais toujours avec de la bienveilla­nce et un esprit constructi­f ».

Pour autant, a-t-il fait son deuil en tant que joueur ? Certaineme­nt que oui mais cela ne l’empêche pas de faire un parallèle émotionnel : « La première saison, j’ai fini la deuxième partie comme entraîneur-joueur. Et vécu sur le terrain une montée arrachée à la dernière minute. Et la joie incroyable. Je la mets un peu du même niveau d’intensité que celle connue comme entraîneur avec notre dernière qualificat­ion en Coupe de France à Cesson. Mais différente car quand tu es entraîneur, c’est toute la semaine que tu penses au foot. Tu as tellement de choses à gérer. Il faut toujours être dans la préparatio­n de ce qui va suivre. Entraîneme­nts ou matchs. Mais quand les résultats sont là, on se dit que le travail paye ».

Pour le moment préparateu­r de commande dans une entreprise du secteur, Anthony Macé suit, et même termine, une formation de somatothér­apeute. Là, il devra délaisser les pieds au profit des mains pour une discipline de toucher qui vise à réconcilie­r le corps et l’esprit. On retrouve bien là le côté zen du personnage…

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