Il écrit des guides sur tout
Benjamin Keltz est un inconditionnel du Stade Rennais. Ce journaliste indépendant a une tendresse particulière pour les supporters de ce club. Il leur consacre un livre.
C’est à Langrolay-sur-Rance que Benjamin Keltz, journaliste Malouin de 32 ans, vient de poser ses valises en même temps que sa maison d’édition, « Les éditions du coin de la rue », qu’il a fondée en 2011. En 2012, il publiait un premier livre, « Supporters du Stade Rennais », soustitré « 100 ans de passion route de Lorient ». Un travail tout à la fois journalistique, historique et sociologique, en immersion, dans le kop ou dans les loges VIP, pour décrypter « l’indéfectible lien qu’entretiennent les aficionados et leur équipe. Pour le meilleur, et parfois pour le pire. »
Un club qu’il chérit et qu’il charrie
Un carton, 5 000 exemplaires vendus, très vite en rupture de stock. Cela justifiait une prolongation, qui vient de sortir à point nommé, alors que le club Rouge et Noir traverse une de ces mini-crises dont il a le secret. Concordance des temps purement fortuite, « le livre était fini de rédiger avant l’éviction du président Ruello puis celle de l’entraîneur, Christian Gourcuff », insiste l’auteur et éditeur. Qui porte sur un club qu’il chérit lui- même depuis sa tendre enfance, « héritage de mon père », un regard un tiers amusé, un tiers attendri. Et un tiers vachard. Sans doute parce que qui aime bien, charrie bien…
« Supporters du Stade Rennais - Le manuel officieux » qu’il vient donc de publier (et co-écrit, celui-là, avec Owen Gourdin), c’est au choix, « une bible, un manifeste ou un guide de survie », un livre en trois parties qui revient sur le « supportérisme rennais » , qui délivre ses « 15 commandements du bon fan » et qui propose le dictionnaire de l’aficionado, « retour sur les 100 joueurs, les 20 matchs et les 20 buts ayant marqué l’histoire du club. »*
« Un amour sans orgasme »
Un bouquin que les gens s’arrachent déjà, « 1 h 30 d’attente lors de la séance de dédicaces à la sortie du livre (le 4 novembre, ndlr) dans une librairie de Rennes, assure l’éditeur. C’est plus qu’Amé- lie Nothomb quelques jours avant » , s’en remet à peine Benjamin Keltz.
C’est qu’entre un supporter et son club, la relation est souvent fusionnelle, « une histoire d’amour, même si à Rennes, elle est surtout platonique, sans orgasme : seulement deux trophées en 100 ans… » Y’a comme un manque, et pourtant, « si dans la vie on peut changer de tout, de voiture, de travail et même de femme, on ne change jamais le club de son coeur », observe Benjamin Keltz. À Rennes peut-être plus qu’ailleurs, « c’est pour moi le public le plus méritant et le plus fidèle de France : le club ne gagne jamais rien, mais le stade est toujours plein », souligne-t-il, un brin amusé, un poil désabusé. Mais sans doute déjà impatient d’aller voir le prochain match…