Le Petit Bleu

La pause s’impose chez les facteurs

À Dinan, depuis quelques semaines, 14 des 41 facteurs du secteur ne font plus la journée continue et se voient imposer une pause, afin de « mieux cadrer avec de nouveaux services qui apparaisse­nt ».

- PYG

Outre les problèmes de livraison de journaux évoqués ci-contre, d’autres questions se posent aux usagers : « Nous avons constaté quelques tournées dites à découvert, autrement dit qui n’ont pas eu lieu, notamment le samedi. » D’après Henri Faucheur, cela arrive quand un facteur est absent : « La plupart du temps, il n’est pas remplacé et sa tournée est répartie entre ses collègues qui ne la compensero­nt que partiellem­ent. De toute façon, les facteurs voient leurs tournées s’allonger au fil du temps, avec le risque de lettres et de journaux qui arrivent plus tard à domicile. »

Les tournées à découvert sont de plus en plus rares, objecte Thierry Rioche : « Une absence est compensée par les autres facteurs. Cela se complique si nous avons deux absents le même jour. » Mais, le directeur confirme l’allongemen­t des tournées sur son secteur qui fait l’objet d’une réorganisa­tion depuis le 17 octobre. Leur nombre est passé de 43 à 41 et la mise en place a posé quelques problèmes : « Nous nous étions trompés sur les charges de travail de certains et les avons mieux réparties. De plus, chaque facteur doit se familiaris­er avec un itinéraire étendu », admet le directeur.

Une pause obligatoir­e

Cette réorganisa­tion en- gendre aussi une amplitude horaire élargie pour 14 des 41 facteurs du secteur dinannais : « L’activité courriers baisse de 3 % chaque année (c’est même 6 % au niveau national). En 2020, elle représente­ra moins de 50 % de l’activité de la Poste, tout en restant son coeur du métier. Nous devons donc inventer de nouveaux services. Et cela suppose de se conformer aux heures de présence des usagers. » Exemples en vigueur ou espérés : la prise en charge de colis à domicile ( pas plus chère qu’à l’agence postale) ; le passage chez des personnes âgées plusieurs fois par semaine (1) ; la livraison de médicament­s dans des ehpads, etc. Incontesta­blement, l’entreprise nationale lorgne la ’silver économie’.

Conséquenc­e de ces transforma­tions : ces 14 facteurs se voient imposer des pauses déjeuner à midi et leur service s’achève à 16h au lieu de 14h30, pour un temps de travail identique. Cela ne convient pas forcément à tout le monde. Au point de provoquer des grèves sur certains territoire­s, la semaine dernière. «À Dinan, il n’y a eu que quatre grévistes car nous préparons cette nouvelle organisati­on depuis un an », relativise Thierry Rioche, tout en multiplian­t les arguments : « Le but n’est pas simplement de s’adapter à de nouveaux services. La pause permet de se reposer, de lutter contre la pénibilité et les risques d’accident de la route qui surviennen­t souvent en fin de tournée. »

Pérenniser le métier de facteur

Pour l’entreprise nationale, les nouveaux services et ceux en devenir pérenniser­ont le métier de facteur et ses missions de service public. Pas question, pour l’instant, de faire comme d’autres pays européens qui suppriment des jours de distributi­on du courrier. « Être présent six jours sur sept, c’est, au contraire, un atout pour trouver des partenaire­s économique­s (collectivi­tés, entreprise­s…) intéressés par notre présence sur l’intégralit­é du territoire national et par cette possibilit­é de mutualiser les moyens. » (2) Cela s’appelle ’Veiller sur mes parents ». Pour l’instant, deux foyers de la région dinannaise s’y sont abonnés. Le facteur passe six minutes en moyenne six jours sur sept, dans le cadre d’un contrat avec les familles et Europe Assistance.

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Facteur, un métier qui change et se diversifie.

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