Ingénieures ou techniciennes, elles espèrent susciter des vocations
Alors que de nombreux secteurs industriels et technologiques manquent de femmes, des ingénieures ou techniciennes ont parlé de leur métier devant 70 lycéennes.
Susciter des vocations : tel était l’objectif de la 6e journée des « Sciences de l’ingénieur au féminin » *, à laquelle participait le lycée de la Fontaine-des-Eaux, jeudi dernier. L’enjeu est important puisque tous les secteurs industriels et technologiques manquent de femmes : notamment « l’automobile, l’aérospatial, l’énergie, le ferroviaire, le maritime, le numérique et le bâtiment » , selon l’association « Elles bougent » , co-organisatrice de l’événement sur le plan national.
A Dinan, environ 70 jeunes filles, scolarisées en Seconde ou en Terminale, ont été volontaires pour y assister. Face à elles, six professionnelles, ingénieures ou techniciennes, et deux étudiantes à l’IUT de SaintMalo, ont témoigné de leurs expériences, Tout en invitant leur public à voir loin : « Les métiers que vous allez exercer n’existent peut-être pas encore ! »
Parmi celles qui ont tenté de susciter des vocations, Jeanne-Cécile Gallion, 34 ans, et Cathy Le Flohic, 30 ans, sont chef de projet informatique chez Apologic, à Taden, une société qui édite et vend des logiciels de service à la personne (portage de repas, services infirmiers ou aides à domicile, etc.) « Notre rôle, c’est de faire l’intermédiaire entre les demandes du terrain et les développeurs. C’est à nous de dire ce qu’il est possible de faire ou non, et en combien de temps » , expliquent-elles, voulant un peu démystifier le monde de l’informatique. « On peut être dans les technologies sans pour autant avoir tout le temps la tête dans son PC. » Idem, « on travaille avec beaucoup de gens qui ne sont pas informaticiens ».
Si Jeanne-Cécile a toujours été attirée par le fonctionnement des objets, qu’elle aime démonter depuis toute gamine, Cathy, elle, est arrivée dans le domaine de la technologie par hasard. « J’ai commencé par faire des études d’histoire, mais l’histoire ne m’aimait pas ! J’ai alors cherché une formation courte et choisi l’informatique de gestion. Ça m’a plu et j’ai enchaîné avec une licence MIAGE ( méthodes informatiques appliquées à la gestion, NDR). Aujourd’hui, j’aime mon métier. »
« C’est possible de revenir travailler au pays »
Les deux jeunes femmes conviennent qu’il n’est pas facile de trouver « la bonne formation » parmi toutes celles qui existent. Mais elles espèrent au moins faire passer un message : « Apologic est une entreprise du Pays de Dinan… On veut montrer qu’il est possible d’aller étudier ailleurs et de revenir travailler au pays. »
De plus, il existe des filières technologiques au lycée de la Fontaine-des-Eaux ** et elles offrent de « nombreuses possibilités de poursuite d’études », souligne JeanPierre Hivet, directeur délégué aux formations de l’établissement. Ces filières se féminisent doucement… car on partait de loin : « Elles sont six filles en 1ère SI (sciences de l’ingénieur). C’était seulement une ou deux il y a quelques années. »
* Organisée par l’association « Elles bougent », UPSTI (Union des professeurs de sciences et techniques industrielles), sous le patronage du Ministère de l’Education Nationale.
** Bac général S option SI ( sciences de l’ingénieur), Bac technologique STI 2D (sciences et technologies de l’industrie du développement durable) option Energie environnement ou système d’information numérique.