Le Petit Bleu

Mon beau sapin de Vildé-Guingalan

En 1994, Jean-Pierre Gourgand a entrepris de planter des sapins destinés à la fête de Noël. Les sapins du Boculé ont pris de l’ampleur au fil des années.

- Xavier BIZOT (CLP)

Depuis samedi dernier, un étrange manège se déroule aux abords du village de Boculé sur la commune de Vildé-Guingalan. Des sapins de Noël changent de mains, non pas en toute discrétion mais au vu et au su de tout le monde. 3 000 arbres vont ainsi agrémenter les maisons pour ces fêtes de fin d’année. Le responsabl­e des sapins du Boculé, Jean-Pierre Gourgand relate : « Mes premiers sapins étaient des Grandis, j’en avais planté 400, que j’ai commercial­isés dans le Finistère, mais les personnes réclamaien­t des Nordmann et des Épicéas, alors je me suis adapté et j’ai quitté mon métier d’installate­ur télécoms. En 2007, j’ai revendu mon entreprise et j’ai racheté au total 7 hectares, à Vildé-Guingalan, à Trébédan et à Languédias, c’est la difficulté, c’est un peu éparpillé. »

Nordmann vs épicéa

Depuis, Jean-Pierre travaille seul tout au long de l’année dans son exploitati­on, sauf durant le dernier mois où cinq personnes sont embauchées. « Il faut couper les sapins, les tailler, les emballer et même les livrer car je fais surtout de la vente en gros et un peu au détail. J’ai commencé le détail en 2014 dans ma cour. J’ai vu que cela fonctionna­it, alors en 2015, j’ai acheté un chapiteau et depuis je vends aux particulie­rs. Cette année, je viens d’implanter des points de vente comme à Jugon-les- Lacs. »

Le Nordmann met entre 6 et 8 ans pour grandir et l’Épicéa environ 4 ans. 80 % de la production est faite en Nordman, le plus demandé, car il ne perd pas ses épines « mais il reste quelques adeptes de l’Épicéa à cause de son odeur. » Tous les ans, Jean-Pierre Gourgand replante donc des sapins. « Il ne faut pas un terrain trop pauvre, le PH (potentiel hydrogène) doit se rapprocher de 6,5. Après il faut nettoyer le terrain. Puis au bout de quatre ans, il faut passer le taille-haie pour donner au sapin sa forme. C’est le plus gros travail. »

Le naturel revient

2017 aura été une bonne année pour la pousse des sapins, car il y a eu un peu de pluie. Le sapin en plastique, mode éphémère est à mettre aux oubliettes, les ventes se font de plus en plus vers le naturel. « Ma zone de chalandise est de 20 kilomètres autour de Vildé. Je vends jusqu’à épuisement du stock, c’est-à-dire jusque vers le 20 décembre. La taille va de 1 mètre à 3 mètres, mais je peux sur commande proposer des sapins plus hauts, jusqu’à 7 mètres pour les communes. »

Depuis une quinzaine de jours, ses salariés ont taillé et marqué les sapins avec des bracelets en fonction des différente­s tailles. Il y a des personnes qui livrent et d’autres qui sont sur place pour vendre. Par la suite, Jean-Pierre Gourgand attendra qu’un terrain soit complèteme­nt vide de sapins pour broyer les souches avec un très gros tracteur. Puis la plantation reprendra. « Elle se fait à la main, j’ai bien une planteuse, mais je ne m’en sers pas. Je vais encore replanter des sapins cette année, j’en ai donc encore pour sept à huit ans, ce qui m’emmènera vers mes 70 ans, après je pense qu’il sera temps d’arrêter ! »

Pratique. Les sapins de Boculé. 12 Boculé. Vildé-Guingalan. Tél. : 06 17 19 34 36. Ouvert tous les jours jusqu’au 24 décembre de 10 h 30 à 19 h. Prix à partir de 19 €.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France