Le Petit Bleu

Argolf : un client nommé Trump

Les putters Argolf fabriqués à Pleslin-Trigavou par la société Armor Méca s’imposent peu à peu sur le marché américain. Dernière célébrité à l’avoir adopté, le président des États-Unis, himself. Une véritable success-story. Ou qui du moins en prend le che

- Pascal CAYEUX

Elle concerne le président des États-Unis et pourtant l’informatio­n est passée inaperçue : passionné de golf, Donald Trump a un nouveau putter ! Pas si important que ça ? Sauf à dire que sa nouvelle « canne » est de fabricatio­n bretonne, un putter de la marque Argolf, « made in » Pleslin-Trigavou par la société Armor-Méca.

« Les opinions importent peu »

Cette entreprise créée en 1965 est spécialisé­e dans l’usinage de pièces complexes en aluminium, titane, inox… pour les secteurs de l’aéronautiq­ue, de la défense ou encore du médical. Parmi ses clients Airbus, Safran ou Thales. Armor-Méca emploie 180 personnes dans son usine de la zone de la Grignardai­s.

Forte de cette expertise, de son bureau d’études et de ses machines, l’entreprise, sous l’impulsion de ses deux dirigeants, les frères Sébastien et Olivier Colas, passionnés de golf, s’est essayée depuis 2010 à la conception et à la fabricatio­n de putter, sous la marque Argolf. Et ça marche.

Alors, on apprécie ou pas Donald Trump, mais pour une petite entreprise bretonne, c’est un coup de projecteur qui ne se refuse pas. « Peu importent les opinions politiques, c’est un grand honneur pour nous », a posté sur Facebook, depuis les États-Unis, Olivier Colas, parti avec toute sa petite famille en Floride depuis un peu plus d’un an pour commercial­iser en direct les produits Argolf sur le juteux marché américain du matériel de golf (27 millions de pratiquant­s).

C’est d’ailleurs parce que les putters Argolf sont en vente dans les magasins ( pro- shop) des complexes golfiques que possède Trump aux États-Unis, que le président américain a entendu parler de la marque bretonne. « C’est son directeur sur le parcours du Trump National Golf Club, à Jupiter (Floride), qui nous a passé la commande. On savait juste avec quel type de putter il avait l’habitude de jouer, un

modèle plutôt classique du reste, correspond­ant, dans notre gamme, à notre modèle ’Arthur’ ». Il en sera livré trois, avec trois finitions différente­s (brute, noire, dorée), gravés à

son nom, « avec les lettres USA aux couleurs bleu, blanc et rouge du drapeau, qui matche aussi avec le drapeau français, et on lui a gravé le 45 qui est un surnom qu’il affectionn­e en tant que 45e président des États- Unis » , explique Olivier Colas. Cadeau de la maison, « on lui a offert son putter, et les deux autres ont été ache- tés par un des membres de son club. Ainsi que cela se pratique beaucoup ici, on a redonné l’argent pour une oeuvre sociale, un ’Charity’ comme ils disent », poursuit le patron d’Argolf.

Il n’a pu remettre lui-même son putter à Donald Trump, « question de timing, je n’ai pu obtenir l’autorisati­on des services de sécurité pour l’approcher. » Le président des États-Unis a donc reçu son nouveau « joujou » le vendredi 24 novembre dernier, c’est tout récent, sur son Trump National Golf Club, des mains d’une connaissan­ce commune, Brad Faxon, ancien joueur profession­nel considéré comme l’un des meilleurs de tous les temps au putting. Ce jour-là, le président américain partageait aussi sa partie avec Tiger Woods et Dustin Jonhson, l’actuel numéro un mondial.

« 5.000 putters en 2018 aux USA »

Au milieu de firmes multinatio­nales le plus souvent américaine­s qui inondent le marché mondial, la petite marque bretonne tente donc de trouver sa place. En misant sur l’image haut de gamme (à partir de 300 €) du made in France et sur quelques victoires de prestige comme celle, cet été, avec un putter Argolf dans son sac, de Kenny Perry à l’US Open senior, événement golfique majeur OutreAtlan­tique.

« Depuis 2015, on double chaque année nos ventes aux USA, qui représente­nt 80 % de notre activité et où nous tablons sur environ 5.000 putters pour 2018. Nous espérons que les États-Unis nous serviront de tremplin vers d’autres marchés, notamment en Asie où le golf est en forte croissance », annonce Olivier Colas. La success-story Argolf est en marche.

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