Laïta voit grand et loin
En présence du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, les dirigeants de la coopérative laitière ont inauguré une nouvelle tour de séchage et un laboratoire Hi-Tech. Coût de l’investissement : 80 millions. Avec 80 emplois à la clé.
Elle a déjà pris sa place dans le paysage local. Il faut dire qu’on la voit de loin. La tour noire de 47 mètres de haut qui domine les installations de Laïta à Créhen symbolise l’ambition de ses dirigeants pour les années à venir. « L’objectif c’est de créer de la valeur ajoutée. Et notre stratégie passe par les marchés internationaux », a ainsi expliqué en substance Guy le Bars, président du groupe Even et de sa filiale Laïta (au capital de laquelle se trouvent aussi deux autres coopératives, Triskalia et Terrena).
11.000 m2
À Créhen, Laïta vient donc d’investir 80 millions d’euros dans une nouvelle usine Hi-tech de 200 mètres de long (11.000 m2 de surface au sol). « On va produire ici des poudres de lait infantile et de la poudre de lait écrémé premium, pour lesquelles la demande mondiale est en pleine croissance », ont expliqué les diri- geants de l’entreprise.
Outre la tour de séchage d’une capacité de production de 30 000 tonnes de poudre de lait par an, l’ensemble est complété par un atelier de conditionnement d’une capacité de 15 000 tonnes par an, « en boîtes de 400 et 900 grammes, ce que nous ne proposions pas jusqu’à présent. » Et surtout par un nouveau laboratoire d’analyses inspiré des normes de l’industrie pharmaceutique. L’actualité ( Lactalis obligé de faire revenir des lots entiers de poudre de lait infantile impropre à la consommation) rappelle l’exigence sanitaire de ce type de production. C’est aussi une condition nécessaire pour obtenir les agréments à l’internatio- nal, en Chine en particulier, « la demande en poudre de lait infantile notamment y est très forte. »
Augmenter la production de lait
Des perspectives de développement, « on anticipe, par cette usine, des besoins futurs », qui seront profitables au territoire. Déjà, 80 emplois directs ont été créés, « avec cette nouvelle unité, c’est de l’emploi garanti localement jusqu’en 2060 », a ainsi souligné Christian Couilleau, directeur général de Even.
Mais en outre, à moyen terme selon Guy Le Bars, « ce sont 150 à 200 millions de litres de lait supplémentaires qu’il nous faudra trouver. Nos adhérents en seront donc les premiers bénéficiaires. Quand on investit ici, on sécurise les investissements dans leurs exploitations », a rassuré le président de Even et Laïta, luimême producteur de lait dans le Finistère.