Pour l’eau, ce sera finalement une Semop
Plutôt que de laisser le service de l’eau et de l’assainissement à une entreprise privée, les élus ont opté pour la mise en place d’une société d’économie mixte.
C’est un dossier qui avait secoué l’ancienne Dinan Communauté : fallait-il maintenir le service de l’eau et de l’assainissement sous le régime d’une délégation de service public (DSP) accordée à une société privée, service actuellement détenu par la Saur, via la Sedud ? Ou fallait-il le ramener dans le giron de la collectivité sous la forme d’une régie intercommunale, au motif que l’eau est bien commun ?
Un élu à la présidence
Les élus de Dinan Agglomération, qui ont hérité du dossier, ont opté pour la DSP en septembre dernier. Mais ont depuis affiné leur position, et entre deux DSP, ont opté pour celle en Semop : société d’économie mixte à opération unique.
En clair, le service de l’eau et de l’assainissement est bien confié à une société privée, mais la collectivité garde la main sur la gouvernance et donc sur les décisions en tant qu’actionnaire ( à 49 %) de la Semop ainsi créée, notamment en siégeant au conseil d’administration qui sera présidé par un élu. En gros, on est à mi-chemin entre la DSP et la régie. Suffisait d’y penser. Pas trop tôt…
« Le principe de la Semop est récent, il date de 2014. Il en existe déjà pour l’eau à Chartres (Eure-et-Loir) et à Dôle (Jura), qui semblent donner satisfaction », a expliqué le maire de Lanvallay, Bruno Ricard.
Michel Daugan, le maire de Plouasne, qui portait le dos- sier pour Dinan-Communauté et avait clairement milité pour la DSP, s’est rallié à la Semop, « mais cela suppose une participation financière qui n’est pas neutre dans un contexte de maîtrise de nos dépenses », a-t-il quand même nuancé.
Arroseur arrosé ?
À l’opposé, Michel Forget, élu écologiste de la minorité dinannaise, partisan, lui, de la « gestion de l’eau exercée par la collectivité », a quand même considéré que la Semop « allait dans le bon sens ». Presque plus d’ailleurs que Didier Déru, l’élu de Dinan disant sa réserve « à l’égard des régimes hybrides public-privé. En cas de problèmes, le délégataire privé aura beau jeu de dire que la collectivité était partie prenante des décisions. Attention à l’arroseur arrosé… ».
Pour l’heure, la future Semop ne concernera que les communes de l’ancienne Dinan Communauté. Ce sera à compter du 1er janvier 2019 et pour une durée de 7 ans. D’ici là, les élus de Dinan Agglomération devront se pencher sur les différents contrats en cours dans les autres communautés de communes d’avant la fusion. Pour qu’à terme, l’ensemble des habitants du territoire soit placé sous le même régime de distribution de l’eau.