Matines rompt ses achats avec l’éleveur
Mentionné comme client du groupe de producteurs auquel appartient l’éleveur d’Hénanbihen, le groupe Matines ( « marque leader des oeufs coquilles en France en Grandes et Moyennes Surfaces » )a « immédiatement interrompu son approvisionnement » auprès de l’entreprise dénoncée par L214.
« Dès lundi, deux de nos experts se sont rendus sur place, en présence de l’éleveur et d’un technicien du groupe de producteurs, indique David Cassin, directeur qualité de Matines. Force est de constater que cet élevage ne ré- pond pas aux critères de propreté exigés dans notre cahier des charges. Ils ont constaté la présence de quelques poules mortes, de toiles d’araignées, d’oeufs cassés au sol, d’empoussièrement. » David Cassin est moins véhément sur le traitement des volatiles.
Depuis mai 2016, Matines procède à des audits sur ses élevages partenaires. « Les 3/4 de nos fournisseurs cages (73) ont été audités. L’élevage concerné devait l’être le 19 décembre prochain. Il avait simplement fait l’objet d’une visite informelle en septembre dernier mais rien d’anormal n’avait été observé », explique Tom Doron, responsable communication du groupe Avril, dont fait partie Matines.
L’entreprise espère ainsi ne pas subir l’impact de cette vidéo qui, au-delà, de l’exemple d’Hénanbihen, dénonce l’élevage de poules pondeuses en cage. Aujourd’hui, cette méthode de production industrielle représente 70 % de l’activité de Matines qui va devoir s’adapter à l’ère du temps. « Nous souhaitons inverser la tendance pour atteindre 70 % en faveur de l’élevage plein air et bio (30 % actuellement). Le 9 novembre dernier, Matines a engagé un nouveau plan visant à accélérer sa transformation vers l’oeuf alternatif », souligne Tom Doron. « Mais cela ne peut se faire instantanément, ajoute David Cassin. Il faut un accompagnement des éleveurs, trouver du foncier pour le plein air, avoir le soutien des banques. L’objectif ne sera raisonnablement atteint que vers 2020-2022. »
Au-delà du bien-être des animaux d’élevage, l’entreprise n’a pas le choix : « C’est une demande sociétale. »