Le Petit Bleu

Un pompier victime d’un jet de pétards

- CA / PressPeppe­r

Le tribunal administra­tif de Rennes vient de faire droit à un pompier volontaire de Plancoët : il voulait faire reconnaîtr­e un accident survenu à la caserne qui lui a fait perdre une partie de l’audition comme « imputable au service ».

Le 4 janvier 2014, alors qu’il revient de la caserne de Dinan, le pompier volontaire est victime d’un jet de pétard en sa direction par deux de ses co-équipiers. Le Service Départemen­tal d’incendie et de Secours ( SDIS) des Côtes d’Armor refusait jusqu’à présent de reconnaîtr­e l’accident du travail, les pétards étant interdits à la caserne.

Une mauvaise blague réalisée par des collègues en dehors d’une mission peut- elle être considérée comme un accident du travail, « imputable au service » ? Oui, dit aujourd’hui le tribunal administra­tif de Rennes qui reconnaît ainsi le préjudice subi par l’un des pompiers volontaire­s de la caserne de Plancoët.

Le 4 janvier 2014, ce pompier volontaire est victime « de l’explosion d’un pétard lancé dans sa direction par un autre sapeur-pompier volontaire, à la suite de laquelle il a ressenti une douleur à l’oreille droite » . Après consultati­on d’un médecin spécialist­e, il est constaté « une perte d’audition consécutiv­e à un traumatism­e sonore » .

Pétards ni autorisés ni tolérés

Le SDIS a toujours refusé de reconnaîtr­e que cet accident était lié au service, argumentan­t que l’accident « était dépourvu de tout lien avec le service, l’utilisatio­n d’explosifs de type « pétards » n’ayant jamais été autorisée ni tolérée (…) commis en dehors du temps de service alors que la présence des intéressés n’était ni requise ni utile ».

Le tribunal remarque pour- tant dans son jugement que M. Briand « était d’astreinte » ce jour- là. Il poursuit « qu’il est constant que l’un de ses supérieurs lui avait demandé de se rendre à la caserne de Dinan afin de recharger des bouteilles d’appareils respiratoi­res qui devaient être utilisées le même jour dans le cadre d’une formation. C’est à son retour à Plancoët (…) qu’il a été victime de l’explosion par deux autres sapeurspom­piers volontaire­s qui se trouvaient dans l’enceinte du centre de secours en vue de préparer la formation de l’après-midi » . Ainsi, conclut le jugement, « l’accident a bien eu lieu alors que les trois pompiers étaient en situation de service » .

Afin d’estimer les préjudices de la victime, qui selon la loi a droit « à la gratuité des frais médicaux, chirurgica­ux, pharmaceut­iques ainsi que les frais de transport, d’hospitalis­ation et d’appareilla­ge » , le tribunal a ordonné une expertise médicale complément­aire. Il a également précisé que le SDIS ne pourrait pas se retourner contre les deux pompiers fautifs pour garantir les sommes à verser.

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