L’ancien acteur joue les coachs
Le Dinnanais a joué au théâtre, à la télé, au cinéma avant de devenir coach. Il se sert de sa formation de comédien pour aider ses clients au développement personnel.
Luc Ruan voudrait ne parler que de son métier de coach, qu’il pratique depuis quatre ans. Mais il serait dommage de passer ses vies d’avant sous silence. D’autant plus qu’il existe un lien direct entre les formations à la prise de parole en public qu’il prodigue auprès d’élus, d’entreprises, d’étudiants et les trois ans de conservatoire d’art dramatique qu’il a suivis à Paris. Comment gérer le stress, se faire entendre, acquérir du charisme : autant de choses qu’il a apprises avec Raymond Girard, « grand technicien de la voix » et le metteur en scène, Marcel Bluwal. Autre argument : il est sans doute le meilleur exemple, d’un des précepts de Laurent Gounelle, écrivain spécialiste du développement personnel : « Ne laisse jamais personne te dire ce dont tu n’es pas capable. C’est à toi de choisir et de vivre ta vie. »
13 ans de comédie
Luc Ruan a bel et bien choisi sa vie. Issu d’une famille bourgeoise de Loire-Atlantique, il était destiné à devenir ingénieur en électronique. Alors, il est monté à Paris pour censément suivre la voie tracée par ses parents. Sauf que le jeune homme s’inscrit, en réalité, au Conservatoire national d’art dramatique. Quel comédien !
« Enfant, j’étais habité par le théâtre, les livres, le cinéma auxquels m’initiait ma grand-même qui me trouvait, au passage, très rêveur », se souvient-il. Pendant trois ans, il finance ses études à coup de petits boulots. Puis les premiers contrats arrivent. Il a le second rôle dans une série télé, l’affaire Fualdes, où il joue l’un des assassins présumés du fameux procureur. « J’avais une gueule pour cela. Et puis une voix, paraît-il. J’ai souvent eu des rôles de méchant. »
Agent de mannequins
A France Culture, il joue des pièces radiophoniques. L’acteur travaille aussi cinq ans avec Robert Hossein. Plus alimentaire : la post-synchro de films étrangers, activité qu’il déteste. Il apparaît également dans un film de José Giovani avec Annie Girardot. Mais celui qui a fréquenté Dewaere, Depardieu, Romain Bouteille, etc. freine des quatre fers pour en dire plus. Certes, il n’a pas connu la célébrité, mais a tout de même vécu 13 ans de ce métier. Il ne dévoile pas son nom d’artiste, le rideau est tombé depuis la disparition de son agente et son incapacité à rentrer dans le moule d’un autre impresario.
Luc Ruan est alors devenu à son tour agent. Mais de mannequins. Toujours à Paris. Avec une particularité : trouver pour les beautés en fin de carrière, des possibilités de reconversion, dans le ciné, la pub, etc. selon leurs aptitudes. Il y avait déjà des zests de coaching dans ses recettes. Une affaire qui marchait plutôt bien jusqu’à ce qu’il se fasse dévorer, au bout de cinq ans, par un plus gros que lui. « On nous a tout pris. On était presque à la rue. »
Portraitiste de France
Heureusement, sa compagne, Catherine Joyeux, vient de passer un contrat d’exclusivité avec un galeriste parisien. Pendant cinq ans, ses aquarelles permettront à la famille de vivre tandis que Luc Ruan enchaînera, à nouveau, pléthore de boulots. Jusqu’à se reconvertir dans la photo et devenir portraitiste de France, à Etrépagny (Eure) puis à Rennes. Et à la campagne, où le couple mène, au sens littéral, la vie de château. « Nous avons racheté pas cher, à Iffendic, une maison de maître en ruines que nous avons restaurée en chambres d’hôtes et qui a intéressé la presse spécialisée. »
Coach
Le couple s’est installé à Dinan il y a quatre ans. Luc Ruan, la soixantaine passée, s’est donc reconverti dans le coaching : « Cela consiste à aider les personnes à réaliser des objectifs qu’elles ne pourraient pas atteindre seules » . Ainsi, reçoit-il (ou il se déplace) des gens « qui doutent d’eux » , qui doivent passer devant un jury, prendre la parole en public, etc.
Au cours de séances d’une heure, il s’appuie, entre autres, sur son travail d’acteur et des ateliers ludiques.
Deux exemples de personnes qu’il a coachées parce qu’elles ne savaient pas dire non. « L’une était un responsable de service. Il s’est avéré qu’il ne parvenait pas à trancher, au sein de son équipe, parce qu’il était désorganisé et n’avait pas les outils nécessaires pour prendre une décision. L’autre personne était une secrétaire qui n’arrivait pas à faire son travail parce qu’elle était envahie par les demandes d’autres salariés : faire les photocopies, le café, etc.En l’aidant à puiser en elle, elle a compris qu’elle était mue par la peur de déplaire. Nous avons réglé cela » , assure Luc Ruan, qui aura su, tout au long de sa vie, puiser en lui pour rebondir.