Le Petit Bleu

Subvention­s aux associatio­ns : ça ne passe pas

- B.R.

Les élus de l’agglo n’ont pas réussi à s’accorder sur les nouvelles règles d’attributio­n de subvention­s aux associatio­ns sportives et culturelle­s. Par contre, toutes les aides aux emplois associatif­s sont maintenues.

Pour Dinan Agglomérat­ion, les subvention­s aux associatio­ns sportives et culturelle­s sont un sujet délicat. Les anciennes communauté­s de communes avaient toutes des pratiques différente­s en la matière. En 2017, l’agglo avait opté pour le statu quo et reconduit toutes les subvention­s existantes. Pour 2018, il s’agit d’harmoniser et de se donner des règles d’attributio­ns claires et équitables. Pas si simple…

Les propositio­ns faites aux élus de l’agglo, lundi soir, n’ont d’ailleurs pas été votées. Elles distinguen­t les associatio­ns et les événements « d’envergure communauta­ire » (par exemple, le Dinan Léhon Football Club, le Rink-Hockey de Quévert, l’Europoussi­ns de Pleudihen, le Défi du Jerzual, le festival de Bobital ou le festival Jazz en place) et les associatio­ns et événements à caractère communal voire intercommu­nal. Y figurent, entre autres, le Badminton de Quévert, le Tennis de Plouër, les Karatés clubs de Créhen et Matignon, les 3 heures de Kayak de Dinan, le marathon de Saint-André-des-Eaux ou les Rencontres de harpes celtiques, etc.

Dans cette logique, l’agglomérat­ion continuait de subvention­ner les premiers ; charge aux communes concernées (voire à plusieurs communes groupées) d’aider les deuxièmes. Concrèteme­nt, « cela représente 77.000€ qui ne seraient plus versés par Dinan Agglomérat­ion » , détaille Suzanne Lebreton, vice-présidente en charge des finances. Cependant, l’agglo est prête à reverser 80 % de la somme aux communes en 2018. Cela passerait à 40 % de l’enveloppe en 2019. Et plus rien en 2020. Certains élus sont réticents sur le principe même de cette « allocation de compensati­on » . D’autres déplorent surtout que ces aides retombent à l’échelon communal…

« Stupéfait »

Pour Pierre Lecaillier, maire de Créhen, « les communes reçoivent des quantités de sportifs, elles paient déjà les infrastruc­tures et les frais de fonctionne­ment » . Patrick Barraux, maire de Plancoët, se dit « stupéfait par tout ça » . « Avant d’aller chercher des compétence­s de tous les côtés, l’agglo devrait avant tout soutenir les associatio­ns » , estime-t-il.

David Briand (Lanvallay) est moins choqué : « Si on donne tout à l’agglo, certains viendront dire qu’on prend toutes les compétence­s des communes… A un moment il faut savoir ce que l’on veut. » Matthieu Jouneau, adjoint à Dinan, estime que l’agglo « n’a pas à assurer le fonctionne­ment de toutes les associatio­ns, sa mission première, ce sont les équipement­s sportifs structuran­ts ». Marie-Odile Fauche, maire de Quévert, trouve elle aussi « injustifié de se tourner vers l’agglo quand il s’agit d’associatio­ns communales ».

Le président Arnaud Lécuyer siffle la fin des débats : « Il fallait une clarificat­ion pour 2018, une clarificat­ion certes douloureus­e… L’attributio­n de compensati­on ne règle pas tout mais cela laisse aux communes le temps de se retourner et aussi d’étudier les choses sous un aspect intercommu­nal. »

23 emplois aidés

Malgré tout, Arnaud Lécuyer mettra au vote seulement une partie de la délibérati­on : celle qui fait consensus, « le maintien des aides aux emplois associatif­s » . Il y en a 23 au total, tous maintenus, donc, qu’ils soient « sous convention tripartite (Départemen­t, agglo, associatio­n) » ou non. Si l’agglo est sollicitée par d’autres associatio­ns « confrontée­s au désengagem­ent de l’Etat » , elle pourrait envisager « une contractua­lisation avec la ou les communes concernées et l’associatio­n, sur la base d’un emploi à temps complet et exclusivem­ent dédié à l’activité de l’associatio­n » .

Cette propositio­n est approuvée (3 abstention­s). Pour les critères d’attributio­ns des autres subvention­s, l’agglo va devoir revoir sa copie.

Newspapers in French

Newspapers from France