Le vélo de Rolande

Rolande Macé, 84 ans, veuve depuis un an, trois enfants et cinq petits enfants, garde encore en mémoire ses premiers Noëls, particulièrement celui de ses huit ans.

Originaire de Fontainebleau, elle a suivi son époux il y a plus de trente ans pour s’installer dans la région plancoëtine. « Avant, Noël c’était une vraie fête, on n’avait pas forcément grandchose, mais c’était toujours bien. Avec mes parents, agriculteurs en Seine et Marne, je n’ai jamais manqué de rien, mais pour recevoir le cadeau du Père Noël, il fallait avoir été très sage, toute l’année » .

Une seule demande

Deux à trois mois avant l’arrivée du père Noël, Rolande écrivait une lettre avec une seule et unique requête. « Comme tous mes camarades, je n’avais le droit qu’à un seul voeu. Si on voulait un cadeau, il nous fallait non seulement, bien travailler à l’école, mais en plus aider nos parents à la ferme : on n’avait rien sans rien, c’était donnant- donnant » .

Repas amélioré

Dans sa cuisine, elle se souvient : « L’année de mes huit ans, ça a été le plus beau de mes Noëls. J’avais passé commande d’un vélo pour me rendre à l’école car je devais faire plus de 4 kilomètres aller-retour. Cette année-là c’est avec une grande impatience que j’ai attendue le soir du 24 décembre. Avec ma soeur nous mettions nos chaussures devant la cheminée. Puis, dans la soirée, on partait en famille à la messe de minuit. Au retour, on soupait d’un repas amélioré » soupire-t-elle.

Rolande a encore les yeux qui pétillent en évoquant le fameux vélo. « Pour moi c’était plus qu’un jouet, c’était un moyen de locomotion, un début d’indépendance. Je faisais très attention à ne pas l’abîmer, c’était un cadeau précieux, je l’ai gardé longtemps. »

Pensive, elle regrette : « Les Noëls d’aujourd’hui ne sont plus les Noëls d’antan, mais on ne va pas revenir en arrière, les traditions se perdent et c’est dommage. Mais Noël reste encore une belle fête pour les enfants » .