Le Père Noël prend son temps pour remplir sa hotte
L’homme à l’habit rouge aura attendu la dernière semaine pour faire ses emplettes. Une mauvaise habitude qui tend à se généraliser, mais les enfants devraient tout de même être gâtés.
« En avril tout le monde était optimiste, mais le vrai juge de paix est le consom
mateur » avoue Frédéric Basset, responsable du magasin Jouéclub de Quévert. Le Père Noël est encore en retard cette année, les achats se font encore plus tardivement que l’année passée. Mais que fait donc le délégué à la collecte des jouets de Noël ? « Tout est fait à travers notre catalogue pour que les ventes se déclenchent à la mi- novembre. Mais là, rien ne s’est passé. C’est vrai que nous sommes un peu crispés. Nous n’avons pas de visibilité pour racheter de la marchandise et nous sommes même obligés de refuser des cadences (livraisons). Cela va être un sprint final, comme en cyclisme, cela va se jouer à la Cavendish. Les huit derniers jours devraient être de la folie et le samedi 23 décembre devrait être très fort » plaide pour sa paroisse, en l’occurrence son magasin, l’acheteur des jouets commandés chez Jouéclub.
Une consommation molle
En centre- ville, Cathy Sui-
gnard, spécialiste du jeu de société, responsable du magasin Lutin ludique, ne tire pas un autre constat de cette fin d’an
née : « C’est beaucoup plus tranquille que l’an dernier, comme sur toute la France d’ailleurs. Les remontées que j’ai de mes collègues disent la même chose. On a peutêtre atteint un moment de surconsommation. Ce serait bien pour la planète, mais moins bien pour le commerce. Depuis 17 ans que j’exerce, jamais un Noël n’a été comme un autre et cette année à cause des vacances tardives, les vacanciers auront déjà fait leurs achats. »
Pourtant le jeu de société
semble toujours fonctionner. « Il y a de très belles créations, des innovations, avec beaucoup d’autoéditions. Cette année, ce qui fonctionne, ce sont les jeux inspirés des Escape room, où l’on est enfermé dans une pièce et l’on a une heure pour trouver le moyen de sortir de celle-ci. Cela a été décliné en jeu de société sur différentes thématiques, comme la maison hantée ou le monde sousmarin. » Cette année, Cathy Sui-
gnard, présidente des boutiques ludiques, a sorti le deuxième catalogue de cette association de magasins de jouets. « Nous sommes désormais 120 boutiques, contre 97 l’an dernier et nous nous sommes internationalisés, puisque nous avons un Suisse et un Belge. »
Pour les jouets plus classiques, cette année la mode semble s’être bel et bien envo
lée pour les drones. « Il y a la machine à Slime qui marche fort. C’est un gros effet de mode et question mode, il y a aussi tous les jouets tournant autour de Cars 3. Il y a
un manque de créativité dans le jouet. Il suffit d’avoir une licence Disney et les fabricants pensent que cela va marcher, mais par exemple Star Wars ne marche plus, tout comme
Frozen » constate Frédéric Basset. Alors attention aux bousculades de ce samedi dans les rayons des magasins de jouets, les Pères Noël devraient y être en nombre afin de pouvoir déposer un plus tard les cadeaux tant espérés au pied des sapins.