Le Petit Bleu

Quévert rend hommage à Édouard Gélin

Il était de ces aviateurs du « Normandie-Niémen » qui ont marqué l’histoire de l’aviation militaire française durant la deuxième guerre mondiale.

- Serge MINOC (CLP)

Édouard Gélin est né le 28 avril 1922 à Dolde-Bretagne. Cuisinier à Dinan, il signe, en juillet 194, un engagement volontaire pour la durée de la guerre dans les Forces aériennes françaises libres.

Il participe à la campagne de Libye et d’Egypte. Il est nommé caporal le 10 mai 1942. Au cours de l’été 1942, Édouard Gélin se porte volontaire pour le « Normandie » en cours de formation. Il y est affecté le 1er septembre 1942.

La Russie puis le Moyen-Orient

Il arrive en Russie à Ivanovo le 29 novembre. Nommé caporal-chef, Édouard Gélin prend part à la première campagne du régiment en qualité d’aide-armurier. Il est promu sergent le 1er août 1943. Au cours de cet été, le personnel technique français du groupe est éprouvé par les huit mois passés sur le sol russe. Les mécanicien­s français furent parfois obligés de travailler mains nues par des températur­es jusqu’à moins 30°.

Malgré cela, aucune mission n’a été annulée ni retardée pour indisponib­ilité d’un avion. Pourtant, les mécanicien­s français sont en nombre insuffisan­t pour le nombre d’avions à entretenir. Des renforts sont réclamés. Mais la France libre n’est pas en mesure d’y faire face. D’autant qu’elle recherche du personnel mécanicien pour la mise sur pied de nouvelles unités, suite à la libération de l’Afrique du Nord. La décision est prise de muter les mécanicien­s français au Moyen-Orient et de les remplacer par du personnel soviétique.

Le sergent Gélin est muté au Moyen-Orient le 23 septembre 1943. Avec son groupe, Édouard Gélin fait mouvement sur Aboukir, puis Suez où il embarque le 26 mai 1944. Treize jours plus tard, il débarque à Alger, puis gagne Bône-les-Salines où il arrive le 14 juin.

D’abord affecté au Dépôt du Personnel, Édouard Gélin est admis à l’hôpital militaire de Casablanca le 14 juillet. Il retrouve le groupe « Ardennes » à Ambérieu, le 16 décembre. L’armistice signé, le sergent Gélin est démobilisé le 25 juillet 1945. Il se voit décerner la Médaille commémorat­ive française de la guerre 39-45 (avec barrette « URSS »).

Un fin tragique

Rendu à la vie civile, Édouard Gélin reprend son activité de cuisinier à Dinan. Début septembre 1952, il rend visite à des amis travaillan­t dans une cidrerie de Dinan. Il envisage d’abandonner son métier de cuisinier pour un emploi dans cette cidrerie. Au cours d’une manoeuvre sur une machine, la manche de sa veste est happée par une courroie et il est grièvement blessé.

Transporté à l’hôpital de Dinan, victime d’une infection, Édouard Gélin décède des suites de ses blessures, le 24 septembre 1952. Il avait 30 ans. Sa dernière demeure est le cimetière de Quévert.

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