Les craintes de la polyclinique
Directrice de l’établissement, Laurence Volmier s’interroge sur la pérennité de l’établissement. Elle veut revoir l’accord de partenariat avec l’hôpital et diversifier l’activité. Parallèlement, la polyclinique revoit son accueil.
« Face à l’évolution des soins en ambulatoire, à l’externalisation croissante et à la nécessité de réduction des coûts, nous nous interrogeons sur la pérennité de l’établissement » lâche la directrice de la polyclinique du Pays de Rance. Le problème est sérieux : elle a rencontré les différents acteurs du territoire, dont les élus locaux, pour les alerter.
Aujourd’hui, en effet, les soins en ambulatoire, c’est à dire de moins d’une journée, représentent les 3/4 des hospitalisations réalisées auprès des 10.139 patients annuels. Les rapports se sont donc inversés en cinq ans : « Cela est dû à l’évolution des techniques chirurgicales et à l’amélioration des actes préventifs », explique Laurence Volmier. Or, l’ambulatoire rapporte moins, en raison d’ « une politique tarifaire du gouvernement moins favorable ». Conséquence : une baisse du chiffres d’affaires de l’établissement, soit 11,4M€ en 2017.
La situation impose des réformes, adaptation des services et donc des projets nouveaux. Parmi les soucis à terme, la sauvegarde des emplois : « Les actions, études et réflexions actuelles visent à préserver l’emploi des 96 salariés en CDI de l’établissement, auxquels il faut ajouter ceux qui assurent, en sous-traitance, le service nettoyage et les repas (Sodexo), soit 130 personnes en tout » détaille la directrice.
Le Groupe Vivalto Santé, auquel la polyclinique appartient pense qu’il faudrait réviser la coopération avec l’hôpital Pleven. Etabli il y a près de 10 ans, le contrat avait présidé au transfert de la clinique privée sur le site de l’hôpital public, afin d’assurer, notamment, la couverture chirurgicale de sa maternité. « En lien avec le CH René Pleven, nous assurons une mission de service public dans le domaine des urgences, en ’traumato-orthopédie’ et appareil digestif. Nous aimerions compléter ce partenariat en obtenant des lits de médecine de la douleur ainsi que de traitement d’obésité », annonce Laurence Volmier. Une décision qui appar- tient à l’Agence Régionale de Santé et au directeur du groupement hospitalier de territoire ( hôpitaux publics de Dinan, Saint-Malo et Cancale), Arnaud Guyader.
Autre piste explorée suite à la libération de locaux, au premier étage (où se déroulent les hospitalisations de plus d’une journée) l’accueil de nouveaux services dans les murs. Trois sont déjà installés : un cabinet d’infirmiers, une diététicienne et une psychologue.
Des consultations post-avancées à l’étude
L’idée consiste à proposer à des communes qui souffrent du manque de médecins, l’envoi de spécialistes libéraux disponibles de la polyclinique, dans les domaines suivants : orthopédie, urologie, ophtalmologie, gastro- entérologie, ORL, etc. « Des contacts fructueux sont pris avec les communes de Matignon, Lamballe, Broons, Ploubalay, Plancoët, Jugonles-Lacs. Les spécialistes inter- viendraient dans des locaux acquis par les mairies, les maisons médicales existantes ou en cours de fabrication, voire dans l’extension de cabinets existants. D’autres rencontres ont lieu avec des associations de spécialistes de santé pour parler de ces pistes potentielles de travail en externe » lance Laurence Volmier. Plus de 25 spécialistes sont concernés.
Un accueil amélioré en ambulatoire
Au delà des interrogations du moment, l’établissement se réinvente. « Nous allons transformer cinq chambres en trois salons d’accueil ambulatoire, pour mieux accompagner les patients sur de très courtes interventions comme les opérations de la cataracte (2 000 par an) ou les coloscopies ». Il est prévu un accueil dans des salons aménagés en coin détente, puis préopératoires en tenue de bloc, et postopératoires avec accompagnement par une infirmière, avant d’aller en salle de collation.
Convivialité et modernité du futur hall d’accueil
Autre grand projet, la modernisation du hall d’accueil actuel, en le numérisant et le réaménageant : « Les prises en charge des patients sont encore très fastidieuses aujourd’hui. Une application nouvelle permettra de faire sa pré-admission par informatique et deux bornes seront installées à l’entrée, au profit du public » annonce Laurence Volmier. Un espace de vie convivial avec possibilité de collation, permettra aux patients d’être plus sereins. Le bureau d’accueil permettra une meilleure confidentialité et trois petits bureaux centraux seront créés. Des panneaux visuels numériques offriront des vues typiques de Dinan et environs, et les abords extérieurs de la polyclinique seront mieux signalés et modernisés. « Ces deux projets devraient être finalisés à la fin du premier semestre pour un coût estimé aux environs de 70 000 € » précise la directrice.
Enfin, la polyclinique sera évaluée en juin afin d’obtenir la certification V2014.
Rendez-vous en fin d’année pour un premier bilan.
« Nous nous interrogeons sur la pérennité de l’établissement »
En savoir plus : www.polyclinique-paysderance.com