Harcèlement. « Il faut que ça s’arrête »
La prison n’y a rien fait. Ce Malouin de 27 ans était à nouveau jugé pour avoir harcelé son ancienne petite amie.
« Votre histoire d’amour est terminée ! Un moment, il faut voir la réalité en face » . Le président du tribunal de Saint-Malo Guillaume Bailhache essaie de faire entendre raison au prévenu. Un Malouin de 27 ans, déjà connu de la justice pour des faits de violences notamment et condamné l’été dernier à 8 mois de prison pour violences conjugales, menaces de mort et harcèlement moral envers son ex-petite amie.
Une condamnation assortie d’une obligation : ne plus approcher ni entrer en contact avec sa victime. Mais rien n’y fait.
« Elle n’ose plus sortir de chez elle »
Depuis la prison, il commencera par lui adresser un courrier de quatre pages, exposant ses « remords » , espérant un « pardon » et pourquoi pas une « seconde chance » .
Puis, placé sous bracelet électronique, il la contacte à nouveau par téléphone et SMS. La relance via des réseaux sociaux, quitte à utiliser des pseudos, pour réussir à approcher celle qui a partagé sa vie pendant 5 ans.
« Il va même se présenter devant chez elle pour y glisser un petit mot sous sa porte » , rapporte l’avocate de la victime, Me Adeline Woirier. « Imaginez la peur de ma cliente qui le croit alors en prison. Surtout quand on sait que le prévenu a été, avant sa condamnation, jusqu’à soulever le store extérieur de sa fenêtre pour l’épier avec son nouveau petit ami » .
Ces nouveaux faits de harcèlement ont anéanti sa cliente, poursuit l’avocate. « Elle ne vit plus, n’ose plus sortir de chez elle. Elle se demande pourquoi il la choisit pour lui faire subir tout ça. Il faut que ça s’arrête ! » demande Me Adeline Woirier.
« Que faut-il faire pour que vous la laissiez tranquille ? » insiste également le juge. « Faut-il vous renfermer entre quatre murs pour vous empêcher de l’embêter ? »
« Il voulait simplement une explication »
Le prévenu a déménagé à des dizaines de kilomètres de SaintMalo et habite aujourd’hui la région de Plancoët. Il mise sur « un travail, des séances de psy et le sport » pour « combler son temps » et l’aider « à oublier cette histoire » , « à passer à autre chose » .
« Mon client n’a rien du prédateur qui est décrit ici » , enchaîne son avocat Me Sébastien Morel. « Il a mal vécu sa rupture et voulait simplement avoir une explication. Comprendre pourquoi son projet de vie avec elle avait échoué » .
5 mois ferme
Le jeune homme, marqué par une enfance très difficile, a exposé en pleurs des « regrets » à la barre du tribunal. Des regrets qui semblaient sincères, mais sans doute trop tardifs.
Il a été condamné à 5 mois de prison ferme pour harcèlement sur conjoint avec ITT supérieure à 8 jours en récidive légale. Il devra également verser 1 500 euros de dommages et intérêts à son ancienne petite amie.