Le Petit Bleu

Bernard Pinaud, mémoire des disparus de 14-18

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Depuis 2012 à Fréhel, Bernard Pinaud s’efforce de retracer la vie des poilus et marins morts pour la France, inscrits sur le monument aux morts de la commune.

Dans le cadre du centenaire de la Grande Guerre, chaque mois, sur le site Internet de la ville de Fréhel, Bernard Pinaud, conseiller municipal et ancien militaire, retrace la vie des poilus mais également des marins disparus au cours du conflit. Un lien entre l’Histoire et celle des 93 hommes dont le nom figure sur le monument aux morts de Fréhel. Tels Louis Boulaire et Julien Amiot, disparus en décembre 1917.

« On parle des combats terrestres, moins des batailles maritimes qui ont été vitales. Méconnu, le déploiemen­t des chalutiers, se montrera efficace. Les escortes de convois vont faire largement baisser les tonnages coulés par l’ennemi, précise l’ancien sapeur du Génie, qui attaque sa 5e année de travail et de recherches. Deux grands classeurs témoignent d’une initiative au départ personnell­e. « J’arrivais de Meymac, en Corrèze, où un historien local avait fait ce travail. L’idée est venue de là, mais je ne savais pas ce que j’allais en faire quand j’ai commencé, en février 2014 ».

Si l’élu, né en 1963 en Seine et Marne, se souvient des récits des combats de Verdun, racontés par le grand-père d’un de ses amis - qui avait perçu l’étonnement du jeune garçon devant sa jambe de bois - c’est aujourd’hui à un véritable travail d’enquête qu’il se livre. « Le Service Historique de la Défense (SHD) a rendu public la totalité des archives de la grande guerre. J’ai également exploité les Journaux de Marche et Opérations (JMO) dans lesquels les unités relatent leurs opérations, et les fiches matricule, raconte-t-il, ajoutant que les recensemen­ts de 1906 et 1911 ont été de bons outils. Pour certains, j’ai eu du mal. Leurs fiches ne reliaient pas l’intéressé à la commune ».

Louis Boulaire. Né en 1890, Louis Boulaire est déjà marin pêcheur à 16 ans. Sa fiche matricule indique qu’à son incorporat­ion, il est domicilié à Pléhérel et est célibatair­e. On ne sait rien de son parcours militaire, mais sa fiche du SHD, mentionne qu’en 1917, Louis est matelot à bord du chalutier « Tubéreuse », de la 1ère escadrille de patrouille. « Il est porté disparu avec son bâtiment, le 5 décembre 1917, dans le golfe de Patras en Grèce. Le Tubéreuse a sombré par explosion d’une mine au cours d’opérations à proximité d’un champ de mines connu».

Le capitaine de frégate Boyer, commandant supérieur des patrouille­s et bases de Patras et de Corinthe, estime que les mines ont été mouillées dans l’après- midi par le sous-marin allemand UC38, capturé le 14 décembre 1917.

« En avril 17, les alliés organisent une défense côtière, réquisitio­nnent et arment des chalutiers tant pour des patrouille­s que pour le dragage de mines. Ils arment certains bâtiments de commerce au long cours. Conduisant les commandant­s de sous-marins à les couler sans sommation, sans évacuer l’équipage. Cela provoquera l’entrée en guerre des USA ».

Julien Amiot. Julien Amiot, né en 1886, est domicilié à Pléhérel. Cultivateu­r, il se marie le 27 octobre 1912 avec Lucie Pansart. Et effectue deux périodes de réserve au 10e escadron du train en novembre 1911 et mars 1914. Il y est mobilisé le 2 août 1914. Le 17 novembre 1916, Julien Amiot est cité à l’ordre de la brigade avec attributio­n de la croix de guerre avec étoile de bronze. « Il est blessé en Argone le 22 décembre 1917. Evacué sur Clermont en Argonne, il décède le 29 décembre, des suites de ses blessures » . Il est décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre avec palmes.

Dans le cadre de ses recherches, Bernard Pinaud cherche à contacter les gens qui fleurissen­t la tombe de Julien Amiot et Marie Cordon.

Pratique : http ://www.frehel.info/ decouvrir/histoire-et-patrimoine/ commemorat­ion-1914-1918, pour joindre l’élu, contacter la mairie de Fréhel.

« Pour certains, j’ai eu du mal »

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Bernard Pinaud s’est définitive­ment installé à Fréhel en 2012. Il a alors l’idée de retracer la vie des poilus et marins morts pour la France, inscrits sur le monument aux morts de la commune.

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