Le Petit Bleu

Aude de la Mettrie : du bitume à la terre

À 31 ans, la spécialist­e des 10 km, native de Saint-Germain-en-Laye, est de nouveau résidente à Pluduno. Elle a choisi de tout remettre en question, que ce soit pour sa carrière sportive mais aussi dans sa vie profession­nelle.

- Propos recueillis par Fabrice COUPET (CLP)

Comment êtes-vous venue à la course à pied ?

Jeune, je n’étais pas une grande sportive. Mes parents m’ont pourtant toujours incitée à la pratique du sport. J’ai fait du basket à Pluduno, mais le plus souvent sur le banc, cela finissait par devenir une corvée. J’ai découvert la course pendant mes études en Allemagne. Pour me maintenir en forme. C’est le sport « facile » car abordable. Il suffit de mettre des baskets.

Quel est votre cursus universita­ire…

J’ai obtenu un master Finance mais je me suis vite aperçue que ce n’était pas pour moi. Je me suis alors dirigée vers une équivalenc­e, en Allemagne, dans le développem­ent durable.

La première licence sportive, c’est à La Rochelle, avec très vite des résultats encouragea­nts. Maintenant, vous êtres à l’ACR Dinan…

J’ai vite pris goût à la course en réalisant que j’avais un niveau correct. Et puis c’est plus ludique qu’on peut le penser de l’extérieur. Certes, il y a un côté contraigna­nt mais quel plaisir de voir sa progressio­n, puis les performanc­es et les podiums. La stratégie est également présente. Cela apprend également beaucoup sur soi.

À l’ACR Dinan, j’ai été bien accueillie. J’y rencontre des personnes de tous les horizons. J’apprends également beaucoup par les échanges et les relations avec les autres.

Vous avez un chrono de 36’48 sur 10 km homologué mais vous vous dirigez vers le marathon…

Sur le 10, j’ai grignoté les minutes puis les secondes mais je pense que j’aurais du mal à encore progresser. Par contre, je pense que je le peux encore en marathon. Finalement, j’aime les longues distances. Lors du marathon de Paris, début avril, je veux passer sous les 2 h 50’, donc gagner deux minutes sur mon record.

Donc, on vous verra peu sur les étapes du Challenge Crédit Agricole du Pays de Dinan cette saison ?

Je pense m’inscrire mais je ne vais pas participer aux premières épreuves pour me consacrer au marathon. Mais je pense être à Évran après Paris.

En 2017 vous avez remporté le Jerzual et la Corrida de Dinan, deux très grosses courses. Dites-nous en un peu plus sur vos sensations d’alors…

C’est toujours plus facile de courir sans trop de pression. Mais au Jerzual, elle était pourtant présente car mes parents étaient là. Je ne voulais pas les décevoir. En plus c’était l’anniversai­re de ma maman.

La Corrida était belle. Pourtant je n’étais pas très motivée. Après je suis bien contente car la concurrenc­e était forte.

Vous vous apprêtez aussi à faire le grand saut du point de vue profession­nel…

Depuis 2011, j’occupais un poste dans les ressources humaines, à La Rochelle, dans une administra­tion territoria­le. J’ai pris une disponibil­ité et je suis revenue chez ma mère. J’ai désormais l’envie de vivre en accord avec moi-même. Je me suis fait une sorte de bilan d’auto-compétence­s. Comme en courses, j’aime être dehors, j’aime la nature. Et surtout me lever le matin en me disant que je vais faire quelque chose que j’apprécie. Il faut que tout se rejoigne.

D’où cette idée de créer une microferme…

Mon idée est de faire du maraîchage sur un ou deux hectares. Produire des légumes bio puis aller les vendre. Écouter la terre. Pas trop la travailler dans le mauvais sens du terme. Maintenant, il faut voir si cela n’est pas trop bouché dans ce bassin de Dinan qui me plaît beaucoup, si la demande est suffisante pour que je m’installe.

Et enfin vous épanouir totalement ?

Il faut que mon énergie ne serve pas qu’à courir. Je dois trouver un équilibre entre vie sportive et profession­nelle car je me pose encore beaucoup de questions.

Newspapers in French

Newspapers from France