Le Petit Bleu

Justice : il baladait ses mains sur des enfants

Un homme comparaiss­ait jeudi 18 janvier pour agression sexuelle sur mineurs. Des faits commis sur les filles de sa compagne, et deux autres enfants.

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Un soir de septembre 2015 à Pleslin-Trigavou, une petite fille de 11 ans confie à sa mère avoir honte. Le compagnon de celleci, avec qui elle est en couple depuis 2011, l’aurait touchée, caressée. La mère, inquiète, questionne sa seconde fille. Les révélation­s se font alors : elle aussi aurait subi des caresses sur les jambes et la poitrine, lorsqu’elle était assise dans le canapé près de son beau-père.

« Tu ne vas pas le dire à ta mère »

La mère pourtant ne va pas porter plainte tout de suite. Son compagnon menace de se suicider. Et puis en janvier 2016 elle reçoit un sms : on lui signale les mêmes faits sur la petite voisine.

Elle va donc déposer plainte, en avril 2016, et met l’homme à la porte.

Aux enquêteurs spécialisé­s dans le recueil de la parole d’enfants, les petites filles vont donner des détails. « Il a mis sa main sur mes fesses » dit l’une, « Tu ne vas pas le dire à ta mère, elle ne va pas y croire » aurait dit le beau-père à la seconde après avoir effleuré son sexe.

À la voisine, il aurait « touché les seins par-dessus le grillage mitoyen. »

Ambiance de village invivable

Auditionné en avril 2017, l’homme de 40 ans a la réputation d’avoir les mains baladeuses. Il ne nie pas les faits mais évoque l’alcool comme facteur désinhibit­eur.

Sauf que deux mois après sa garde à vue, un père de deux filles de 12 ans et 9 ans porte plainte lui aussi. Ses enfants auraient subi des attoucheme­nts du même homme, « Tonton » ,à une soirée barbecue, toujours à Pleslin où vit toute la famille. « Il m’a touché là où c’est interdit » dit l’une d’elles à son père.

Pour cette seconde famille, ces faits auront eu de lourdes conséquenc­es : « Ils n’ont pas été avertis de la première affaire et n’ont pas pu protéger leurs petites filles » explique leur avocat. « Le reste de la famille qui vivait dans le même village leur a reproché d’être des menteurs, qu’il n’y avait pas eu de pénétratio­n et que ce n’était pas grave. Leur quotidien à Pleslin-Trigavou était devenu insupporta­ble. Ils ont dû déménager et retourner dans l’Eure alors qu’ils venaient d’acheter leur maison à Pleslin. »

« Il faut relativise­r les choses »

Pour l’avocate du prévenu Me Noël, « il faut relativise­r les choses » . Elle rappelle que ces attoucheme­nts étaient toujours au- dessus des vêtements des fillettes et les qualifie de « caresses furtives » . « Les enfants ne sont pas traumatisé­es. Elles vont bien » explique l’avocate, se basant sur les expertises psychiatri­ques.

Le beau-père a été condamné à une peine de suivi socio-judiciaire pendant 5 ans. Il a une injonction de soins et a l’obligation de travailler. Il a également une interdicti­on d’entrer en contact avec les victimes et d’exercer une activité profession­nelle en contact avec des mineurs. S’il ne respecte pas tout cela, il encourt une peine de deux ans d’emprisonne­ment ferme. Egalement inscrit au fichier judiciaire des auteurs d’infraction­s sexuelles, il devra verser près de 6 200 € aux victimes tous préjudices confondus.

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