« Les plaisirs simples, c’est ma philosophie »
Courant autrefois par monts et par vaux sans ménager sa monture, cette jeune femme a changé sa vision du monde en devenant naturopathe.
Stéphanie Pontin tient un cabinet de naturopathie au centre Beriscia, à Quévert, depuis 15 octobre. Une discipline qui regroupe « des méthodes naturelles et biologiques pour relancer les défenses de l’organisme. On peut aussi voir cela comme un art de vivre, une façon d’être à l’écoute de son corps et de se connecter à la nature. » Pour cela, il faut forcément se donner le temps. Pendant des années, la trentenaire ne se l’était pas accordé.
80h pour un Smic
Depuis qu’elle avait quitté Paris à l’âge de 20 ans, Stéphanie Pontin ne s’était jamais éternisée dans un lieu. Six mois ici, six mois là, à travailler dans la vente, la restauration, l’animation, les hôtels clubs etc. après des études en gestion de projet. Mais cette vie tire sur le physique. Surtout « quand on travaille 80 heures par semaine pour un Smic » . A l’aube de la trentaine, elle s’est donc reconvertie dans un domaine où le bat blessait : « Je n’étais pas à l’écoute de mon corps, je n’entendais pas mes faiblesses, j’étais surmenée. » La contre- fugue sera donc la naturopathie. Elle s’y forme pendant un an dans le Jura afin de devenir praticienne.
« C’est une discipline que j’avais dans l’âme : j’ai toujours fait attention à l’environnement ; je ne suis pas dans la société de consommation. J’ai des plaisirs simples, c’est ma philosophie de vie. La naturopathie, c’est un retour à l’essentiel, à la simplicité » , résume-t-elle.
Pas reconnu scientifiquement
Pour être plus précis, la naturopathie fait partie de ces médecines douces, à la mode, qui se posent comme « complémentaires » de l’allopathie, autrement dit de la médecine occidentale. « Connaître le symptôme oui, mais nous cherchons surtout à en déterminer la cause. Pourquoi ce trouble, pourquoi le corps pousse un cri d’alarme. Connaître la racine du mal peut permettre de le soulager. Lors d’une consultation, on peut donc aborder des questions qui touchent à l’alimentation, au mode de vie, au psycho émotionnel (le stress par exemple), à un événement de vie perturbant, etc. Parfois, le seul maître à bord de votre guérison c’est vous. » Un point de vue controversé, tout comme la discipline proprement dite, car elle n’est pas scientifiquement validée. Stéphanie Pontin en cas de gros pépin admet qu’elle se tournera alors vers la médecine conventionnelle : « La naturopathie ne vous soignera pas du cancer. Mais on peut considérer qu’elle est une médecine de prévention. » Logique, elle préconise, somme toute, d’avoir une vie équilibrée sur tous les plans, « en étant acteur de sa santé » .
Marcher en forêt
Pour « redonner au corps son pouvoir d’autoguérison » , la jeune femme parlera donc à ses patients de « détoxification, d’alimentation équilibrée, locale, riche en nutriments, en fruits et légumes et limitée en protéines d’origine animale » . Elle recommande de composer ses propres menus car « l’ennemi est dans la nourriture transformée ». Elle organise d’ailleurs un atelier ’naturopathie dans l’assiette’ en mars prochain.
Elle invite les sédentaires à marcher au moins vingt minutes par jour et si c’est en forêt, ce sera le nirvana : « Regarder les arbres vous ressource et incite à être dans le présent. Dans notre société, on rumine trop son passé et anticipe son avenir… » Si l’on ajoute à cela des moments de méditations, de respirations, ses patients verront peut-être leur vie se transformer comme l’a été la sienne. Il suffit parfois d’y croire sans se priver : « Je peux me faire un bon restaurant, non bio, de temps en temps avec des amis, faire des entorses. Je mangerai des fruits le lendemain. »