Rififi entre automobilistes : à la fois coupables et victimes !
Un simple différend entre automobilistes peut parfois mener devant le tribunal correctionnel : il aura suffi d’un peu d’énervement sur un rond-point de Quévert le 6 juillet 2016 pour que trois personnes viennent à la barre, à la fois comme prévenus et comme victimes.
Ce mardi 23 janvier, les uns et les autres n’en démordent pas : c’est la partie adverse qui a commencé. Eux n’ont fait que répliquer.
À coup de gaz lacrymo
Les faits sont simples : un couple en voiture trouve qu’un fourgon les colle un peu trop. Au rond-point, alors qu’ils s’arrêtent pour répondre à un chauffeur de poids-lourd égaré, le fourgon veut les dépasser. Le couple rabat son rétroviseur pour l’en empêcher. L’homme dans le fourgon, un artisan peintre, dit s’être senti « menacé » . Il asperge alors le retraité de gaz lacrymogène. En réponse, la femme de ce dernier donne des coups de poing sur le capot et dans un phare du fourgon. Elle affirme avoir elle aussi été « gazée » . « De loin » rétorque l’artisan qui assure au juge que le rétroviseur et le phare de son fourgon, son outil de travail, ont été brisés.
Voilà une affaire qui devait être traitée en médiation pénale, pour éviter à la justice de perdre du temps. Mais le couple n’a pas voulu l’entendre de cette oreille. « Le médiateur a indiqué que vous étiez très remontés et qu’il n’était pas possible d’arriver à une médiation » note le président du tribunal.
Médiation refusée donc, et condamnation du tribunal correctionnel à la clé : les trois protagonistes ont été reconnus coupables et victimes. Au vu de leur casier judiciaire vierge à tous ils ont été condamnés à payer une amende de 300 € dont 150 € avec sursis.
Le conducteur du fourgon devra verser 600 € à l’homme qu’il avait aspergé de gaz lacrymogène. Tandis que ce dernier devra solidairement avec sa femme dédommager l’artisan à hauteur de 600 € en réparation du préjudice matériel du fourgon abîmé.