Manu Dibango : « Je ne milite que pour la musique »
Voilà un artiste qui force le respect ! Le saxophoniste Manu Dibango, père de la « world music », inlassable promoteur du métissage musical, se produit mercredi 7 février dans la salle omnisports de Dinan.
C’est peu dire que Manu Dibango, né au Cameroun en 1933, a roulé sa bosse. Sa biographie, longue comme le bras, a tout d’un roman. Le père de la « world music » se produit à Dinan, dans la salle omnisports, le mercredi 7 février prochain. C’est l’un des événements de la saison culturelle.
L’artiste arrive ici avec son orchestre « habituel » , avec lequel il tourne « depuis des années » . Il y aura huit musiciens sur scène, dont deux chanteuses. Ils joueront des compositions, bien sûr - celles de son dernier album Afrikadelik sans doute - mais aussi des standards. Manu Dibango n’est semble-t-il pas du genre à répéter les mêmes concerts d’une date à l’autre. « Quand on arrive dans une salle, on commence par prendre la température, explique l’intéressé. On s’adapte en fonction des indications qu’on nous donne. »
C’était sûrement une autre histoire lorsqu’il se produisait, au début des années 60, à Saint-Cast ! Manu Dibango a l’air de s’en souvenir… « Je jouais dans un orchestre, on faisait le tour des casinos, on nous engageait pour la saison. » Et d’ajouter : « Vous savez, à l’époque on faisait des thés dansants ! On a joué des tangos pour les mémés ! »
Ça, c’était avant que Manu Dibango ne sorte son tube « Soul Makossa » en 1972, dont le thème a été repris par Michael Jackson et même Rihanna…
Une cinquantaine de disques émaillent sa (longue) carrière. Et, à 84 ans, Manu Dibango continue de forcer le respect sur scène. « Je suis moi-même en admiration » , rigole-t-il quand on le lui dit, visiblement pas fâché de prendre le chemin d’un Charles Aznavour…
Artiste pour la paix
Manu Dibango n’a cessé de tisser des liens entre les styles musicaux - jazz, musique africaine, hip-hop, etc. Mais sa contribution va au-delà de la musique puisqu’il a été désigné artiste de l’Unesco pour la paix en 2004, grand témoin de la francophonie au Jeux Olympiques de Rio, et il a aussi soutenu des projets culturels africains. S’engager est-il une évidence pour lui ? « Je n’appellerai pas ça de l’engagement… Ce terme est trop militant. Je ne milite pour rien du tout sinon pour la musique ! Je suis du ’parti de la musique’ ! »
« On a joué des tangos pour les mémés ! »
PRATIQUE
Manu Dibango en concert, mercredi 7 février, 20 h 30, Salle Némée (salle omnisports), route de Dinard, à Dinan. Tarifs : 30 €, réduit 24 €, 6 € -12 ans. Contact et réservation : 02 96 87 03 11, billetterie.saisonculturelle@dinan-agglomeration.fr, www.dinan-agglomeration.fr