Mangeons ensemble sans faire chambre commune !
L’État, au nom des économies, étudie la possibilité d’une fusion Chambres des Métiers et de l’Artisanat (Cma) et Chambres de commerce et d’industrie (Cci). C’est niet de la part des instances concernées.
Pour la cérémonie des voeux, Louison Noël, président de la Cma 22 accueillait au Cfa d’Aucaleuc, Thierry Troesch, président de la Cci 22. Une première. Union en vue ? Que nenni ! « Je te rassure, Thierry, loin de moi de faire chambre commune. Je te propose de partager le couvert pour servir ceux qui nous font confiance » lançait Louison Noël à l’adresse de son homologue de la Cci. Union libre dans deux Chambres différentes. Les CCI vont perdre, en 2018, 150 millions d’euros de dota
tions de l’Etat, soit une baisse de 17 % de leur budget. « Il faut développer le mode contributif, travailler avec les Chambres d’agriculture et des Métiers pour le bien des Epci (Etablissements publics de coopération intercommunale) » concède Thierry Troesh qui déplore la réduction d’effectifs déjà réalisée. « Soyons clairs : par nos origines et nos cultures, nous sommes opposés à la fusion mais nous n’ignorons pas que nous avons 40 % de ressortissants en commun. Le bon sens nous encourage à nous rapprocher pour être plus efficients » répond Louison Noël. Et de rappeler les modèles mis en place par la Chambre des Métiers : le
Véhipôle qui « a su prendre un rôle important au niveau national, au service des professionnels lors des évolutions technologiques qui touchent l’automobile. » Le Bâtipôle « au service des professionnels du bâtiment. » La Cité du
Goût et des Saveurs « qui verra en 2018 son développement à travers un réseau national. » Une chambre commune : un Cfa interconsulaire. Fort des 5.000 ressortissants de la Cci, des 2.000 artisans du Pays de Dinan, Thierry Troesch rappelle l’idée d’un
Cfa interconsulaire. « Une étude de faisabilité sera réalisée en 2018 pour se doter du premier Cfa interconsulaire de Bretagne. Nous passerons en cinq ans de 2.000 apprentis à 3.000 dans le département » espère le président de
la Cci. « À l’égard des jeunes, nos responsabilités ne se rejoignent-elles pas pour dégager l’horizon, leur donner des perspectives, changer de regard sur l’avenir ?» abonde Louison Noël.
On peut en déduire que les Chambres des Métiers et d’Industrie souhaitent continuer à être indépendantes tout en partageant un certain nombre de projets pour plus d’efficacité.