Levpointvfort. Guerre de re(li)gions en «Occitanie»

Occitans, Occitanois, Occitaniens… bienvenue dans le monde de la démocratie en ligne ! À défaut de savoir précisément comment nous allons nous appeler, nous savons depuis hier où nous habitons. Quelque 204 000 Midi-Pyrénéens et Languedociens se sont manifestés au terme d’âpres débats aux comptoirs des bistrots et autour des machines à café.

En fait, les débats n’ont pas été réellement féroces, pour tout dire, c’est même dans l’indifférence que tout cela s’est passé. C’est un échec en termes de participation. Les noms proposés n’ont pas provoqué l’exaltation tant attendue. Si «Occitanie» sort vainqueur, c’est grâce aux occitanistes, très motivés, qui ont su mobiliser leurs troupes face à un faible taux de participation. Au grand damne des Catalans et des Gardois, pas assez nombreux et qui vivent cela comme une annexion, avec beaucoup de rancoeur.

Bien sûr qu’une union de Midi-Pyrénées avec l’Aquitaine aurait simplifié les choses dans un Sud-Ouest qui leur ressemble tant. Idem pour Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d’Azur unis autour d’un arc méditerranéen que l’on ne peut pas négliger.

Mais il en a été décidé autrement alors pourquoi s’obstiner à baptiser ce territoire d’un nom aussi clivant dans une région multiple. Il aurait tant été plus sage de ne pas ranimer ses guerres de clocher.

Si les habitants ne se sont pas mobilisés, c’est peutêtre que les propositions n’étaient pas les bonnes, dans ce cas ne faudrait-il pas en soumettre de différentes. Quoi qu’il en soit la démocratie participative a montré ses limites et ses faiblesses.

Mais la question est tranchée ; la grande région est baptisée. Maintenant, il s’agit de faire vivre la région Occitanie, d’y créer des emplois, d’y rétablir l’équité sociale et d’en exploiter toutes les richesses. Bref, d’en venir aux choses sérieuses. Et là, on n’est pas certain que la voix des internautes suffira à la tâche !