Ça gronde après le choix d’Occitanie
Les hautes-Pyrénées rejoignent le camp des mécontents
Le vote étriqué (à quelques voix de majorité) pour donner le nom OCCITANIE à la nouvelle Région n’a fait qu’amplifier les mécontentements et inquiétudes. Catalans et Pyrénéens sont soit en colère, soit inquiets. Les uns et les autres s’interrogent même sur leur lien avec la nouvelle Région.
Au contraire, les OCCITANISTES, et notamment les élus écologistes conduits par Gérard Onesta, ont été heureux de ce vote qu’ils ont vo- lontiers qualifié d’historique. La Présidente Carole Delga s’est, elle aussi, félicitée de ce choix après une procédure qu’elle a qualifié de novatrice et de transparente. Plus de 200.000 votes avaient été exprimés soit par internet soit par vote papier. Pour elle Occitanie est un joli nom porteur des valeurs de tolérance.
Les Catalans sont vent debout
Chez les Catalans, mais aussi chez nos voisins des Hautes-Pyrénées, tant la presse que la réaction des élus a été très vive, comme le montre le journal « l’Indépendant » dans son édition de samedi dernier. Le comité « Oui au Pays Catalans », appelle les Catalans « à rendre invisible l’Occitanie dans les Pyrénées Orientales ». Souvent, les plus dures critiques sont venues du camp de Carole Delga. Sur les 93 votes de la majorité, seuls 85 ont voté Occitanie, malgré de nombreuses promesses faites aux Catalans.
Le rajout de Languedoc-Méditerranée n’a pas vraiment convaincu et pose la question de l’utilité des votes, si après un choix on donne le sentiment de privilégier y compris le dernier de la liste.
Le BREXIT des Hautes-Pyrénées
Chez nos voisins Haut-Pyrénéens, les critiques les plus vives sont aussi venus de la gauche. Lors de la réunion du Conseil départemental, Jean Glavany a dit : « C’est une erreur de communication politique et économique » et en plus c’est une usurpation d’identité. Le Président Michel Pelieu est encore plus clair : « Occitanie est un mauvais choix qui ne parle à personne » et « n’exclut pas l’idée de faire un Brexit pour quitter la Région et se tourner vers l’Atlantique ». Pour les Hautes-Pyrénées qui ont tant fait de communication sur la Montagne et pour qui le tourisme est un élément majeur de l’économie locale, ce n’est pas en disant on ajoutera Pyrénées-Méditerranée dans la communication institutionnelle que l’on préservera et développera l’acquis pyrénéen.
Bobos et ruraux
Le vote et le soutien aux différents noms a aussi révélé une cassure entre urbains et ruraux. D’un côté les « bobos » des villes et de l’autre les Pyrénéens des champs qui vivent et ressentent leur montagne au jour le jour. Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon difficilement unis dans le cadre de la fameuse loi NOTRE, qui n’apporte au- cune des promesses de réductions des dépenses et d’économies, la nouvelle Région n’avait pas besoin de cette fracture supplémentaire, qui durera longtemps. Enfin, les revendications régionalistes en inquiètent plus d’un qui disent même que l’on a ouvert la boite de Pandore des identités ethno- régionalistes. La seule réponse de la majorité aux élus de son camp qui ont osé critiquer Occitanie a été de relever au Conseil Régional le nombre des élus pour faire un groupe de 4 à 7 élus pour les bloquer. Cet autoritarisme laissera des traces.
Il faut rendre invisible l’Occitanie dans les Pyrénées Orientales Journal l’Indépendant du 25 juin C’est une erreur politique et économique Jean Glavany, député PS des Hautes-Pyrénées “Ce nouveau nom est fédérateur et porteur d’ambitions collectives et d’une identité commune. Carole Delga, présidente du Conseil régional