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Commémoration de la libération de Perpignan
Comment s’étonner du peu de monde aux cérémonies commémorant la Libération de Perpignan le 19 août quand on voit leur vacuité : dépôt de deux gerbes encadré par l’exécution du Chant des Partisans et de la Marseillaise. Les 20 résistants tombés lors des combats de la Libération de la ville ne méritent pas une manifestation aussi formelle, guindée et vide.
Surtout que les tragiques évènements qui endeuillent la France depuis des mois nécessitent que l’on travaille à la construction d’une identité française dont la mémoire nationale est un élément essentiel. Nécessité qu’a énoncée avec force Mme Anne-Marie Canal, maire de Marquixanes, lors l’hommage au jeune maquisard FTPF Roger Roquefort tué le 24 juillet au cours d’une mission.
Face à la montée de l’individualisme et du communautarisme, de refus de vivre ensemble et de travailler à un vaste projet sociétal, pourquoi se priver de rappeler le magnifique élan de l’été 1944, comme l’a fait à Marquixanes Jean-Pierre Castillo au nom de l’ANACR. Été 1944 au cours duquel Français, indigènes des colonies et « indésirables » étrangers (« Rouges » espagnols, juifs d’Europe centrale, tra- vailleurs immigrés), athés et croyants, communistes et conservateurs patriotes s’étaient unis à la fois pour chasser l’Occupant nazi et les collaborateurs de Vichy, rétablir la République et ses valeurs et construire une France nouvelle plus solidaire et plus juste.
Pour Jean-Pierre Castillo, et nous partageons son point de vue, il est grand temps de renouer avec l’esprit de ceux qui sont tombés pour une France libre, indépendante et solidaire dont les grands traits avaient été décrits dans le programme du Conseil National de la Résistance, « Les Jours heureux ».
Nous nous refusons à voir la commémoration de la Libération de Perpignan se réduire comme une peau de chagrin. Après la suppression de la cérémonie à la gare, à quand celle du monument à la mémoire de Louis Torcatis ? Il est grand temps que les autorités, les élus et les associations de mémoire se rencontrent pour revivifier la commémoration de la Libération de Perpignan et d’en faire un grand moment de la lutte idéologique contre les nouvelles formes de la barbarie.
Georges Sentis