Le Petit Journal - Catalan

On ne peut pas faire supprimer son nom d'un article de presse

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Il est difficile, pour une personne concernée par un événement ancien, de s'opposer à ce que son nom serve de référencem­ent dans les archives numériques des journaux ou sites d'informatio­n.

Rejetant l'idée d'un droit à l'oubli numérique, la Cour de cassation juge que supprimer un article ancien ou même seulement modifier son référencem­ent, serait une atteinte excessive à la liberté de la presse.

Il n'est pas possible, explique-t-elle, d'obliger un organe de presse à supprimer une informatio­n de son site internet, ni même à modifier les noms et prénoms des personnes visées, ni encore d'en restreindr­e l'accès en modifiant le référencem­ent habituel. La Cour note au passage que retirer les identités des personnes priverait l'article "de tout intérêt".

La Cour de cassation s'oppose donc strictemen­t, lorsqu'il s'agit d'un organe d'informatio­n, au droit à l'oubli numérique et même au droit général, reconnu à chacun par la loi, de s'opposer à ce que son nom fasse l'objet d'un traitement de données.

De plus, dans le dossier qui lui était soumis, l'intéressé faisait valoir que l'article révélé par le moteur de recherche en tapant son identité n'était plus d'actualité puisqu'il s'agissait d'une condamnati­on de première instance fortement réduite en appel. Cette situation lui causait un préjudice injustifié, disait-il, en maintenant dans l'actualité une informatio­n modifiée par la suite.

Dans les autres cas de traitement de données, tout un chacun peut s'opposer pour des "motifs légitimes", selon la loi du 6 janvier 1978, à ce que son nom fasse l'objet d'un traitement automatisé et, selon un magistrat de la Cour, le motif légitime est de plus en plus facilement admis par la jurisprude­nce. (Cass. Civ, 12.5.2016, F 15-17.729).

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