Les Français sont plus partis à l’étranger
L’année dernière Londres avait détrôné Paris mais cette année c’est bien l’Espagne qui pourrait passer devant la France comme première destination mondiale
En fait, si on prend les flux touristiques, la France n’est pas près de perdre sa première place car les Espagnols ne pourront pas atteindre nos 85 millions de visiteurs par an. Mais ce classement ne veut rien dire car nous sommes un pays de passage : le routier étranger qui traverse la France compte pour un touriste ! Depuis 2015 en revanche, on a perdu notre troisième place en termes de recettes : nous sommes toujours très loin derrière les États-Unis, l’Espagne et désormais la Chine.
Moins de touristes français
Le bilan provisoire de la saison estivale n’est pas bon… L’été n’est pas terminé et la première quinzaine d’août a été plutôt bonne avec néanmoins une carte de France très contrastée. Mais cette hyperconcentration de la fréquentation entre le 1er et le 15, alliée à la forte baisse à Paris et sur la Côte d’Azur, ne permettra pas de rattraper la saison et les - 4,5 % de juillet. On enregistre à la fois une chute des arrivées long-courrier (États-Unis, Asie, Chine, Russie) et de la clientèle européenne traditionnelle (Britanniques, Néerlandais, Allemands, Nordiques). Les vacanciers français aussi sont moins nombreux (27,7 millions contre 28,9 à l’été 2015) avec un niveau de dépenses relativement faible. Sur- tout, le développement des courts séjours multiplie les flux mais ne remplit pas les hôtels. Seule, l’hôtellerie de plein air haut de gamme tire son épingle du jeu.
Il est faux de dire que la menace terroriste n’est pas la seule responsable. Le climat social, en particulier le chômage, pèse aussi. Les attentats, le blocage du pays sur la loi Travail, la grève des poubelles puis celle du transport aérien en plein été, les inondations… Toutes ces images négatives qui passent en boucle ne donnent pas envie de venir en France ! D’ailleurs, on note aussi une reprise des départs à l’étranger : 500 000 supplémentaires par rapport à 2015 pour atteindre 7,6 millions. C’est globalement un mauvais été pour le tourisme hexagonal.