Les Bucoliques de Joaquim Casanovas
Peintre et dessinateur en quête de la perfection
Joaquim Casanovas est né en 1949 à Toulouse de parents catalans (son père était originaire de Puigcerdà). A sa naissance, Aphrodite, déesse des arts, a dû se pencher sur son berceau en lui donnant le goût du dessin et de la peinture. Dès lors, il n’a cessé de crayonner, de la Maternelle à la Faculté, chaque fois qu’il avait du temps libre. Le crayon est la baguette magique qui lui permet de croquer sur le vif paysages, animaux et scènes de la vie quotidienne. Puis, plus tard, il y associe couleurs et volumes. Le trait disparait en prenant de l’épaisseur et donne alors aux aplats sur support marouflé une structure qui évoque le travail minutieux du graveur.
Joaquim Casanovas est résolument attaché à la forme et, de ce fait, au figuratif qu’il appelle « la peinture incarnée». Il aime peindre l’homme, l’être vivant « en situation », tout à ses sens en éveil. Les scènes qu’il peint revêtent ainsi cette quotidienneté qui les rend familières. Les thèmes sont variés et souvent inspirés par ses expériences personnelles : son enfance en Cerdagne dans un environnement profondément marqué par la ruralité, les travaux des champs et le rythme des saisons… Ses « portraits» d’animaux sont étonnants. Le regard passif et mélancolique des vaches est d’un réalisme saisissant…
L’artiste évoque également le thème de l’incommunicabilité dans une série de toiles, intitulée « Les baigneuses », alors que nous vivons dans une société de « l’hyper -communication ». Chacun vit dans son monde, sur son plan… Les regards s’évitent… A chacun son horizon.
Une série de petits formats apporte un peu de sérénité dans cet univers de silence.
On y trouve des paysages de notre département dessinés d’un trait enlevé, des couleurs appuyées qui valorisent une gestuelle vivace… Sans oublier des fusains qui interrogent sur des questions de société. Les outils que Joaquim Casanovas caricature, avec humour, se mettent à parler du chômage, d’immigration, de parentalité, de religion…
Cette exposition très intéressante est à voir jusqu’au 18 septembre au Mas Carbasse à Saint-Estève tous les jours de 10 h à 13h30 et de 15h à 19 h30. Entrée libre.