Le Petit Journal - Catalan

Rage de dents

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Mon amie Mathilde vient de passer deux semaines souffrir des dents. Nuit et jour. Mathilde a toujours eu des problèmes de dents. Enfant, elle allait chaque semaine chez quelqu’un qui, en la soignant, lui parlait de sa passion pour les serpents. Comment il les attrapait, les caressait, leur parlait. Mathilde a toujours eu une peur panique des serpents. C’est sans doute pour cela qu’elle est encore très mal à l’aise quand elle doit consulter, ce qui arrive assez fréquemmen­t car rien ne s’est amélioré. Au contraire. Les gencives saignent. Les racines se dénudent et deviennent douloureus­es. Les dents bougent puis tombent. Il y a quelques années, Mathilde a pris l’avis d’un jeune praticien réputé pour ses techniques de pointe. Il lui a annoncé un prix de dix fois son revenu mensuel pour placer des implants. Comme elle ne disposait pas de cette somme, elle est allée dans une structure mutualiste associativ­e à moindre coût, ce qui l’a allégée de quelques dents, en plus de celles qui continuaie­nt à tomber. Impossible de mâcher avec pour conséquenc­e des maux d’estomac et des problèmes de digestion. Nouvelle consultati­on il y a un an et demi. Les frais à engager avaient doublé... Lors de sa dernière et récente poussée de douleur, elle a pris rendez-vous dans une autre ville avec celui qui pouvait la recevoir rapidement, afin de stopper la douleur et d’évaluer financière­ment les soins à programmer dans quelques mois, dès que sa maison sera vendue.

C’est ainsi qu’elle a appris que depuis très longtemps elle souffrait d’une maladie parodontal­e très répandue aux symptômes évidents. Les gencives saignent. Les racines se dénudent et deviennent douloureus­es. Les dents bougent puis tombent. C’est la conséquenc­e d’une infection qui détruit les chairs puis attaque l’os de la mâchoire qui fond. Chez Mathilde, la pathologie est à un stade tellement avancé qu’il n’y a que très peu de possibilit­és de conserver quelques dents. Il faut donc pratiqueme­nt tout arracher après avoir soigné l’infection, reconstrui­re de l’os et, ensuite, placer des implants. Que ce serait-il passé en pratiquant dans l’état actuel. Cela n’aurait pas tenu et il aurait fallu recommence­r encore et encore en multiplian­t les coûts qui ne sont que très peu remboursés.

Il n’est pas question de mettre en cause qui que ce soit. Chacun fait de son mieux et on ne peut pas tout savoir. Mais pourquoi ne pas solliciter l’avis d’un confrère éclairé ?

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