Notre meilleur médecin
Nos agriculteurs ne parviennent plus à vivre de leur travail. Chaque année, on voit ainsi se développer leur mécontentement qui se traduit par des manifestations bruyantes, conséquence de leur désespoir et de leur impuissance.
Producteurs de lait, de viande, céréaliers, viticulteurs, arboriculteurs… L’Etat démuni en est à recommander que les cantines scolaires s’approvisionnent en viande fraîche « française ».
Cependant, la concurrence continue de faire rage entre les pays de la zone euro, la Pologne, l’Allemagne, l’Angleterre… La viande française est trop chère pour les budgets serrés des hôpitaux où l’on mange si mal, des écoles et même de l’armée. Ce sont les intermédiaires qui réalisent d’énormes profits sur le dos des agriculteurs.
Les agriculteurs de nos pays ne cherchent pas à s’enrichir. Ils veulent vivre dignement de leur travail. Ils ont les mains dans la terre, sont au plus près des animaux, les nettoient, les aident à mettre bas, les nourrissent, suivent leur croissance et décident de leur avenir pour nous, les humains consommateurs. Nous oublions souvent d’où provient ce qui arrive dans notre assiette. De quel travail admirable, de quelles sueurs d’hommes et de femmes sont issus ces légumes et fruits, ces viandes savoureuses …
Le gaspillage alimentaire, qui traduit le non-respect des aliments que la Terre nous procure, doit être combattu. Il traduit aussi la surproduction et donc la qualité incertaine des aliments préparés par les industriels qui n’hésitent pas à ajouter conservateurs, colorants, exhausteurs de goûts, arômes artificiels qui nous éloignent de la nature et sont souvent responsables d’allergies, d’intolérance, de maladies auto-immunes - et souvent mortelles - en forte augmentation.
C’est le petit agriculteur notre premier médecin. Il est à l’origine de tout ce que nous apportons à notre organisme pour le faire croître, le maintenir en bonne santé qui dépend largement de ce que nous mangeons.
C’est démontré aujourd‘hui, les perturbateurs endocriniens, les pesticides et insecticides abiment la construction de l’enfant dans sa vie intra-utérine. Anomalies congénitales, infertilité, cancers des enfants mais aussi perturbations immunitaires conduisant à des lymphomes trouvent leur source dans l’agriculture productiviste.
L’avenir serait aux bio-insecticides non toxiques pour l'homme et très toxiques pour les larves de moustiques. À vérifier. Car on doit maintenant penser à protéger les abeilles. Elles souffrent tellement de l’agriculture productiviste que certains en viennent à évoquer leur disparition et, bien au-delà, en raison des difficultés de pollinisation, la fin de notre humanité.
Face à ces graves menaces, ce sont les agriculteurs et les consommateurs qui peuvent ensemble trouver les bonnes solutions.
Les rares agriculteurs qui s’en sortent aujourd’hui vendent à la ferme, savent fidéliser leur clientèle directe avec des produits du terroir et de saison. Alors pour notre plaisir et pour notre santé, allons à leur rencontre sur les marchés de proximité ou chez eux.