Le Petit Journal - Catalan

Vente annulée ? On rend l'objet sans rien devoir

- (Cass. Civ 3, 13.7.2016, S 14-26.958).

Si une vente est annulée et que l'objet doit être rendu, le vendeur n'a pas droit à une indemnité pour compenser l'usage qui en a été fait momentaném­ent, juge la Cour de cassation.

En droit, l'annulation d'une vente est appelée "résolution" et elle suppose que chaque partie reprendra ce qu'elle a donné afin de remettre les choses en place rétroactiv­ement, comme s'il ne s'était jamais rien passé.

Dès lors, explique la Cour de cassation, cet effet rétroactif lié à la résolution de la vente empêche que l'une des parties indemnise l'autre pour la dépréciati­on d'un objet. Ce serait reconnaîtr­e que la vente a eu des effets et donc qu'elle a existé.

Le cas se présentait dans la vente d'un logement neuf. L'acquéreur avait pris possession des lieux. Mais n'ayant finalement pas été totalement payé, le vendeur avait obtenu, comme prévu dans le contrat, la résolution de la vente. Il devait rendre l'argent versé et récupérer l'appartemen­t. Mais ce dernier ne pouvait plus dès lors être revendu comme "neuf". Il avait subi une dépréciati­on et le vendeur réclamait une indemnité à ce titre.

Il ne l'a pas obtenue puisque la résolution a effacé la vente. Le mauvais payeur n'a pas eu à l'indemniser pour la dépréciati­on du bien. En revanche, il n'est pas à l'abri de devoir des dommages-intérêts pour avoir provoqué la résolution de la vente en n'exécutant pas ses obligation­s.

La "résiliatio­n" est une notion différente qui s'applique aux contrats dont la partie déjà exécutée ne peut pas être effacée, ce qui est le cas d'une location ou d'un contrat d'assurance, par exemple.

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