Le Petit Journal - Catalan

En douceur, Alexis HK nous emmène du côté de chez Georges.

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Et si, pour dire le présent, pour raconter ce monde qui court à sa perte à toute vitesse sans même s’en rendre compte, il suffisait d’écouter avec attention quelques-uns des plus intéressan­ts textes de la chanson française ?... Et si, pour être sûr de tomber juste, il suffisait de se pencher sur l’oeuvre de l’un de nos plus fabuleux et intemporel­s auteurs du siècle dernier ?... Et si, celui qui se chargeait de cette tâche n’était autre qu’un anti-héros notoire, un homme du moment présent ne reniant pas pour autant le passé ?... Général doté d’une microscopi­que armée (à peine un contrebass­iste et un guitariste), Alexis HK part pourtant en campagne pour porter la paix des étoiles aux confins de notre vieux, si vieux continent. Comme armes, il n’a pas pris grand chose, quelques notes qui tourbillon­nent, quelques petites mélodies qui semblent ne pas valoir grand chose et qui, pourtant, donnent une puissance folle à ces mots qui ne sont pas - tous - de lui mais qu’il vient porter avec la force d’une conviction sans faille. Et un concept simple doublée d’une idée folle : prendre avec respect et délicatess­e les mots du grand Georges Brassens pour en faire les vecteurs d’une ode au temps présent, autant observatio­n fine que coming-out drolatique d’un poète légèrement décalé. Avec la douce complicité de l’inénarrabl­e et inclassabl­e François Morel, dont la plume complice vient nourrir des interludes désopilant­s, Alexis HK revisite le répertoire de Brassens histoire d’en montrer la folle actualité, de prouver, si besoin était, que le maître de Sète était un vrai rebelle, un punk avant l’heure portant haut l’étendard de la liberté de penser de travers. Avec , celuici étant multiple puisquenou­s sommes tous, pour lui, Georges, Alexis HK fait bien plus que rendre hommage au chanteur à l’éternelle pipe, il lui offre un costume moderne, l’entraîne vers des zones plus sombres, plus rock dans l’esprit. Et si certains mots ont changé, la langue, elle, est restée la même, puissante, frontale, parfois même crue. Nul besoin d’être un expert es Brassens pour comprendre, et apprécier, cette conversati­on imaginaire entre le chanteur et son “vieil oncle”, il suffit de se poser face à la scène, l’esprit aussi grand ouvert que possible et se laisser porter par le flot des images sonores que ces diables d’artistes nous offrent sans fard et sans contrainte­s.

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