Daniel Baillette rend Hommage à André Tourné
Devoir de mémoire, autant de mots et d’expressions trop souvent devenu routinier
Daniel Baillette Président de l’ARAC 66 ( absent pour des raisons de santé le 12 octobre à Villelongue de la Salanque ) rend hommage à André Tourné :
« Commémorations, souvenirs, hommages posthumes, devoir de mémoire, autant de mots et d’expressions trop souvent devenus routiniers, et donc proche, trop proche de nos habitudes.
Notre présence aujourd’hui veut s’éloigner des clichés traditionnels ; l’anniversaire de ta disparition ne peut se satisfaire d’une accumulation d’années depuis ton départ. Nous avons besoin de vivre tes souvenirs, d’en rechercher les leçons, de redécouvrir tes motivations pour nous aider à continuer la lutte.
Notre France vit des moments dramatiques, toutes les composantes de la France sont en danger. Mais où sont les Danton, les St Just, les Robespierre ; où sont les Barbusse, les Vaillant Couturier, les Lefèvre, où sont les Jau- rès?
Tous ces héros ont contribué au développement de notre pays avec une influence indéniable sur le monde, les mots démocratie, citoyenneté, justice, liberté, égalité, fraternité, ne sont pas de vain
mots et aujourd’hui ils sont bafoués, ignorés par le pouvoir de l’argent, de profits illicites ; on n’hésite pas à tuer, anéantir, asservir pour de soit disant privilèges, pour d’utopiques justices, et bonheurs. Est-il concevable que pour tous les principes fondamentaux que tu as tant défendus et appliqués soient oubliés ?
Alors pour ne pas sombrer, pour ne pas abdiquer, pour continuer la lutte, nous revivons sans cesse
ce que fut ta vie, que tu nous a laissé en héritage.
Tous tes combats, tes luttes ont été reconnues et récompensées. On ne devient pas lieutenant
Colonel de l’armée française, honoré de la plus haute distinction crée par Napoléon : la Légion d’Honneur, sans avoir donné toute sa vie à son pays.
Nous ne pourrons oublier tes engagements de citoyen, depuis les brigades internationales pour lutter contre le fascisme au côté des espagnols jusqu’au maquis dans notre pays afin de résister, d’éradiquer le racisme, le nazisme jusqu’à la victoire. Tu aurais pu de reposer alors ; mais ce n’était pas ton tempérament. Tu prends le flambeau de l’A RA C en devenant le président National et dans la continuité de tes engagements, tu deviens le Tribun aux mandats successifs pour lutter encore et
encore pour tes conci- toyens.
Comment ne pas rester admiratif devant tant de luttes, de sacrifices, de convictions !
Il est aujourd’hui de notre tâche comme hier, de raconter, de décrire ce que tu fut ta vie d’homme, de citoyen. Nous nous sommes engagés à transmettre tes messages auprès des jeunes pour que la paix redevienne inattaquable.
Nous avons le devoir de faire de ton souvenir l’instrument, l’outil, pour que notre pays redevienne celui pour lequel tu t’ai battu.
Nous ne pouvons que nous incliner aujourd’hui sur ta sépulture où vont nos engagements pour que la liberté, l’égalité, la fraternité, ne soient pas que des mots. Salut André.