La cuisine de mamie garde la côte
Ce n’est pas demain que vous remplirez vos paniers de courses avec des algues ou des insectes. « On en parle plus qu’on en mange », souligne en souriant Pascale Grelot-Girard, directrice innovation et compréhension des consommateurs chez Tns Sofres.
La tendance de la consommation alimentaire n’est pas à la rupture, mais dans l’attachement aux recettes traditionnelles.
La nostalgie s’invite dans les rayons avec la remise au goût du jour de recettes anciennes, comme la Fallue - une brioche normande que l’on mangeait avant la galette des rois. Elle s’inscrit aussi dans le packaging. « Les emballages misent sur une nostalgie du passé, matinée de glamour pour lui donner de la modernité. Nos grandsmères sont toujours là, mais avec un autre look, plus tendance », observe Xavier Terlet, fondateur du cabinet Xtc world innovation. Le consommateur, quand il s’agit de manger, recherche avant tout le goût, et n’aime pas être trop bousculé. Se laisserat-il tenter par un tartare d’algue, un burger de canard ou un pâté marin alliant cochon et thon ? Certains industriels font le pari de la « fusion food » : associer deux spécialités pour un résultat nouveau. D’autres misent davantage sur la valorisation de produits du quotidien, pour leur donner l’apparence d’un petit luxe, petit plaisir facile à s’offrir, comme un pot de moutarde relooké pour lui donner les couleurs de l’or. Cependant, crise oblige, les Français sont de moins en moins prêts à payer plus cher pour acheter un produit à valeur ajoutée.
En 2012, ils étaient 70 %, aujourd’hui ils ne sont plus que 65 %. « Avec la pression économique, on se lâche moins sur les produits alimentaires », observe Pascale Grelot-Girard.